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Au moins deux morts après des tirs d'obus à Tombouctou au Mali


Une vue aérienne montre la mosquée Djinguereber à Tombouctou au Mali, le 16 janvier 2020.
Une vue aérienne montre la mosquée Djinguereber à Tombouctou au Mali, le 16 janvier 2020.

Au moins deux personnes sont mortes et cinq ont été blessées jeudi après des tirs d'obus sur la ville de Tombouctou, dans le nord du Mali, déjà sévèrement éprouvée par un blocus imposé par des jihadistes, a affirmé l'armée malienne dans un communiqué.

"La ville de Tombouctou vient de recevoir des tirs d'obus terroristes cet après-midi du 21 septembre 2023. Bilan provisoire: 2 morts et 5 blessés", dit le communiqué officiel.

Deux sources interrogées précédemment par l'AFP donnait un bilan de trois morts. "Trois obus ont été tirés par les jihadistes à Tombouctou. Il y a au moins trois civils morts dont des enfants", avait assuré à l'AFP un élu de Tombouctou. Ce bilan avait été confirmé par une source hospitalière.

Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda en lutte depuis des années contre l'Etat malien, a annoncé dans une série de messages début août déclarer "la guerre dans la région de Tombouctou".

Depuis, Tombouctou fait face à un blocus qui empêche les quelque dizaines de milliers d'habitants de la "cité aux 333 saints" de quitter la ville et d'être ravitaillé.

Le 7 septembre, une attaque imputée aux jihadistes a tué des dizaines de civils à bord du ferry le Tombouctou.

Tombouctou fait partie des premières grandes villes du nord du pays a être tombées sous le contrôle des rebelles touaregs, puis celui de combattants salafistes après une insurrection en 2012. Les forces françaises et maliennes ont repris la ville en 2013.

Les autorites maliens ont poussé vers la sortie la force antijihadiste française en 2022 et se sont tournés militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont fait du rétablissement de la souveraineté l'un de leurs mantras. Mais de vastes étendues continuent d'échapper à leur contrôle et différents experts estiment que la situation sécuritaire s'est encore dégradée sous leur direction.

Les groupes à dominante touareg ont repris leurs opérations contre l'armée malienne en septembre dans le nord après des mois de tensions avec le gouvernement. Ils avaient signé avec l'Etat central en 2015 un accord de paix censé mettre fin aux hostilités déclenchées avec les insurrections indépendantiste et salafiste de 2012. Les jihadistes, eux, avaient continué le combat.

Un communiqué jeudi de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), l'un des principaux groupes armés du nord, a assuré que les forces armées maliennes et ses alliés du groupe paramilitaire russe Wagner ont tué au moins 12 personnes qui circulaient dans un bus en partance vers Gao, entre les villes d'Hambori et Gossi, il y a une semaine.

Le regain d'hostilités dans le nord coïncide avec le retrait en cours de la mission de l'ONU (Minusma) et la cession par la Minusma de ses camps, qu'elle remet aux autorités maliennes. Dans la lutte territoriale en cours, les séparatistes estiment que les emprises onusiennes devraient revenir sous leur contrôle.

Dans un discours à la nation jeudi à la veille de la fête de l'indépendance malienne, le chef de la junte Assimi Goïta a dit veiller "au redéploiement effectif des forces de défense et de sécurité ainsi qu'au retour des services sociaux de base sur l'ensemble du territoire national".

"J'invite les populations à resserrer les rangs autour des forces armées maliennes dans l'accomplissement de cette mission décisive", a-t-il déclaré.

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