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Des enfants soldats prisonniers chez des ex-rebelles au Mali


Des enfants jouent devant la Grande Mosquée de Djenne, au Mali. (archives)
Des enfants jouent devant la Grande Mosquée de Djenne, au Mali. (archives)

Des enfants soldats sont présents dans les rangs de groupes armés s'affrontant dans le nord du Mali et des mineurs sont actuellement détenus par l'ex-rébellion à dominante touareg CMA dans son fief de Kidal, a indiqué jeudi l'ONU.

Malgré un accord de paix signé en mai-juin 2015, les combats ont repris ces dernières semaines entre les groupes armés pro-gouvernementaux, réunis au sein de la "Plateforme", et les groupes de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

La CMA avait annoncé fin juillet détenir des dizaines de prisonniers à Kidal (nord-est), une ville sous son contrôle, après avoir démantelé une base du Groupe d'autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, progouvernemental), une des composantes de la Plateforme, dont plusieurs combattants avaient été tués.

"Nous avons pu établir que les groupes armés utilisaient des mineurs dans leurs rangs. Ce qui est extrêmement grave", a indiqué dans un communiqué le directeur de la division des droits de l'homme de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma), Guillaume Ngefa.

"Sur les 33 personnes actuellement détenues par la CMA à Kidal, huit sont des enfants", a-t-il ajouté.

M. Ngefa a également détaillé des violations des droits de l'homme, perpétrés par les deux camps, et relevées lors de sept missions sur le terrain effectuées par la Minusma depuis un mois.

"Nous avons pu confirmer l'existence de deux fosses communes et de deux tombes individuelles", a-t-il expliqué, en précisant que le nombre de corps et les circonstances de leur mort n'avaient pas encore été établis.

D'autres violations des droits de l'homme sont maintenant "confirmées": "Il s'agit de cas d'exécutions sommaires, d'enlèvements et de tortures, de destruction de propriétés, ainsi que des vols", a déclaré le responsable de l'ONU, selon qui l'enquête se poursuit pour établir la véracité d'une trentaine d'autres allégations.

Selon lui, les victimes "ont droit à une réparation" et le commissariat aux droits de l'homme de l'ONU "accompagnera" les familles des victimes qui souhaitent porter plainte devant les instances compétentes.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Ces groupes armés en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré l'accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

Avec AFP

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