Les militaires qui ont renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août réunissent à partir de ce jeudi et pour trois jours des centaines de responsables de partis, de syndicats et d'organisations de la société civile pour définir la durée, la nature et l'organisation d'une transition censée ramener les civils à la direction des affaires.
Comme elle l'a déjà fait samedi à l'occasion de la première séance de concertation, la CMA, alliance d'anciens groupes armés indépendantistes touareg et nationalistes arabes qui ont combattu les forces maliennes dans le nord à partir de 2012 avant de signer un accord de paix en 2015, a décidé de ne pas prendre part, a dit à l'AFP son porte-parole Almou Ag Mohamed.
"Nos préoccupations n’ont pas été prises en compte. L’entretien que nous devions avoir avec les responsables de la junte pour évoquer le partenariat n’a pas eu lieu. Nous avons donc décidé de ne pas être à la rencontre", a-t-il dit au téléphone à l'AFP.
La CMA a mal pris qu'une rencontre prévue avec les nouveaux maîtres de Bamako avant la concertation dans son fief de Kidal ait avorté. La junte a invoqué les conditions météorologiques. La CMA aurait en fait voulu être associée à l'organisation de la concertation.
Son absence à Bamako n'est pas anodine. La mise en oeuvre de l'accord de paix de 2015, avec ses dispositions sur la décentralisation et la démilitarisation, passe pour un facteur essentiel d'un retour du pays à la stabilité. L'application qui se fait toujours attendre est l'un des objctifs annoncés de la concertation.