"Ce qui nous préoccupe et commence à nous agacer franchement, c'est le double jeu du HCUA (Haut Conseil pour l'Unité de l'Azawad)", souligne-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian.
"C'est un des groupes signataires des accords d'Alger mais en même temps, clairement, il n'hésite pas à afficher une forme de proximité avec Iyad Ag Ghali et Ansar Dine, que ce soit une proximité sur le fond ou d'hommes", ajoute-t-on de même source.
Le HCUA est constitué pour l'essentiel de dissidents d'Ansar Dine, un des groupes jihadistes qui ont contrôlé le nord du pays jusqu'à l'opération française Serval en 2013 et qui est dirigé par Iyad Ag Ghali, ancien chef historique des rébellions touareg.
Il fait partie de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) qui a signé, avec le camp gouvernemental, l'accord de paix d'Alger en 2015 pour mettre fin au conflit au Mali.
"Si on devait tolérer trop longtemps ce type de double jeu, par définition aller vers une solution sera compliqué", a-t-on souligné de même source.
Les jihadistes qui contrôlaient le nord du pays en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères et depuis plusieurs semaines, les attaques contre les forces de paix de l'ONU (Minusma), revendiquées par les jihadistes, se multiplient.
Dans ce contexte, l'armée française a renforcé sa présence au nord de Kidal et multiplie les opérations de contrôle de zone dans l'extrémité nord du pays.
"Nous sommes toujours plus présents de Kidal (nord) jusqu'à la frontière algérienne", a-t-on noté au ministère de la Défense, en évoquant un redéploiement de forces françaises de Gao et Tombouctou vers le nord.
Globalement, les effectifs de l'opération française (3.500 hommes au Sahel dont un millier au Mali) restent inchangés, a-t-on ajouté de même source.
Avec AFP