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Peut-être la lumière dans une affaire de décapitations en série au Mali


Fana a été le théâtre depuis 2018 d'une série de décapitations demeurées sans auteur ni mobile, dont la dernière en date remonte à août 2021.
Fana a été le théâtre depuis 2018 d'une série de décapitations demeurées sans auteur ni mobile, dont la dernière en date remonte à août 2021.

L'une des énigmes policières les plus impénétrables du Mali a peut-être trouvé un début de solution, avec la mise en cause d'un suspect dans l'enquête sur la décapitation de dix personnes depuis 2018 à Fana (sud), a-t-on appris lundi de sources judiciaire et policière.

"Nous avons arrêté le principal suspect du meurtre de dix personnes à Fana", a déclaré à l'AFP Boubacar Moussa Diarra, procureur auprès du tribunal de cette localité située à plusieurs dizaines de kilomètres à l'est de Bamako.

"L'individu, âgé de 42 ans, est un ressortissant malien sans emploi et sans domicile fixe. Les détails qu'il donne des crimes correspondent à ce qui s'est passé", a dit le magistrat joint par téléphone. Le suspect avait déjà été soupçonné par le passé pour l'un des meurtres, mais avait été mis hors de cause faute d'éléments à charge probants, a-t-il ajouté.

Un responsable policier s'exprimant sous le couvert de l'anonymat suivant les règles en vigueur a indiqué que l'individu avait été arrêté il y a un an mais n'était passé aux aveux que la semaine dernière. Ni le procureur ni le policier n'ont dit quelles pourraient avoir été ses motivations.

Fana, cité cotonnière et commerçante de 36.000 habitants construite le long de la nationale reliant la capitale à Ségou, a été le théâtre depuis 2018 d'une série de décapitations demeurées sans auteur ni mobile, dont la dernière en date rapportée remonte à août 2021.

Comme le sud du pays, la ville est plutôt préservée par les agissements jihadistes, les violences intercommunautaires et les exactions de toutes sortes qui sévissent depuis des années dans le nord et le centre.

Les victimes, une ménagère, un gardien d'antenne téléphonique, un enfant albinos de cinq ans ou encore une fillette de deux ans, n'avaient pas grand-chose en commun. Dans la majorité des cas, la tête des victimes avait été retrouvée, mais le ou les auteurs avaient collecté le sang, ce qui confortait la conviction répandue dans la population de pratiques occultes où le sang pourrait par exemple servir à imprégner des fétiches.

La justice est restée prudente jusqu'alors sur les hypothèses rituelles ou crapuleuses. Un enquêteur s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a incité à la "prudence". "Les investigations se poursuivent. Cette semaine sera décisive", a-t-il dit.

Les premiers meurtres ont provoqué des manifestations contre les autorités et des pillages. Un commissariat a ouvert début 2019 et, pour la première fois, Fana a vu des policiers patrouiller aux côtés des gendarmes et gardes nationaux déjà présents.

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