Les informations qui circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, imprécises et parfois contradictoires, mettent en cause l'armée malienne, qui traque les groupes jihadistes dont les membres se mêlent parfois aux populations locales, dans un contexte de rivalités violentes entre les communautés de ce pays en guerre depuis 2012.
Dans un communiqué publié dimanche soir, les Forces armées maliennes (FAMa), ont indiqué qu'une de ses patrouilles avait interpellé des "suspects" à Maliemana le 19 décembre, mais qu'ils avaient été ensuite libérés après une intervention du maire de Dioura, Mamadou Coulibaly.
"Mais depuis, de folles rumeurs font état de la disparition" de ces civils, indique l'armée.
Les autorités maliennes ont dépêché dimanche sur place des enquêteurs de la gendarmerie, qui ont notamment inspecté un puits dans lequel, selon des témoignages, les corps des civils arrêtés auraient été jetés.
Mais les enquêteurs ont rapporté qu'"aucun indice n'y a été découvert", selon le communiqué.
"La gendarmerie n'a rien trouvé, ni puits ni corps. Des instructions ont été données au chef de poste de Dioura d'escorter les gendarmes dans n'importe quelle localité où les besoins de l'enquête seront nécessaires", selon l'armée.
La division des droits de l'Homme de la force des Nations unies au Mali (Minusma), a elle aussi ouvert une enquête, a indiqué lundi à l'AFP un diplomate s'exprimant sous le couvert de l'anonymat. L'armée malienne est "en relation" avec les enquêteurs onusiens sur ce dossier, a confirmé une source militaire.
Un habitant de Dioura a affirmé à l'AFP que l'incident s'était produit le 26 décembre, et non le 19.
"Les corps retrouvés sont des habitants de Maliemana qui partaient pour la foire hebdomadaire. Certains disent 26, mais moi j'ai vu 24 corps, qui ont été sortis du puits. Il y a plusieurs ethnies parmi les victimes. Je ne connais pas les auteurs de ce crime", a déclaré cet habitant, Amadou Balobo.
"Certains nous ont rapporté que nos parents ont été tués. Nous n'avons plus de leurs nouvelles", a pour sa part affirmé à l'AFP le père d'un des civils disparus, qui a souhaité conserver l'anonymat.