Trois personnes dont un journaliste d'une radio chrétienne ont été tuées dans la nuit de jeudi 17 à vendredi 18 décembre par un homme armé à Tombouctou (nord-ouest du Mali), a-t-on appris vendredi.
"Trois personnes dont un animateur de 'Tahanite', la radio chrétienne de Tombouctou, étaient devant (cette radio) jeudi nuit quand un homme armé est venu les assassiner par balle avant de s'enfuir", a déclaré à l'AFP un responsable de la mairie de Tombouctou.
Cet homme aurait "froidement abattu les trois personnes, parmi lesquelles on compte au moins un catholique et au moins un animateur de la radio. Les terroristes qui ne veulent pas entendre parler d'autre religion que musulmane sont pour moi les auteurs de ce crime", a déclaré à l'AFP un haut responsable du gouvernorat de Tombouctou.
"C'est un coup des jihadistes qui veulent diviser les musulmans et les catholiques, mais ils n'y arriveront jamais", a-t-il ajouté.
"Lâche assassinat"
L'information a été confirmée par une source de sécurité malienne à Tombouctou qui a parlé d'"un lâche assassinat perpétré par ceux qui veulent créer la guerre des religions".
Le journaliste assassiné, Amar Oumar dit Joel, était animateur et directeur des programmes de la radio. Il a été tué avec deux de ses amis qui étaient avec lui devant la station, selon les mêmes sources.
Communément appelée "la radio chrétienne de Tombouctou", la chaîne privée locale "Tahanite" (pitié en langue locale tamasheq), est située dans le sud-est de la ville.
Elle diffuse des émissions religieuses axées sur la Bible et est connue pour ses liens "très étroits" avec la mission évangélique chrétienne locale.
En 2012, lors de l'occupation de la ville de Tombouctou par les jihadistes, la radio n'avait plus été autorisée à réaliser et diffuser d'émissions évoquant la Bible.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les groupes islamistes extrémistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement de l'opération militaire internationale contre eux, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
Avec AFP