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Mali : une rénovation pour le Tombeau des Askia, un monument de 500 ans en péril


A general view shows the Tomb of Askia, which was built in 1485 for the burial of Toure, the ancient king of the Songhai Empire, in the northeastern Malian city of Gao September 6, 2012. Islamists of the Ansar Dine rebel group, which in April seized Mali'
A general view shows the Tomb of Askia, which was built in 1485 for the burial of Toure, the ancient king of the Songhai Empire, in the northeastern Malian city of Gao September 6, 2012. Islamists of the Ansar Dine rebel group, which in April seized Mali'

Au cœur de Gao, dans le nord du Mali, le Tombeau des Askia, monument de 500 ans, subit une restauration ambitieuse malgré des défis climatiques et sécuritaires. Ce site historique, inscrit au patrimoine mondial en péril, renaît sous les mains d'experts locaux.

À Gao, dans le nord du Mali, le Tombeau des Askia se dresse majestueusement malgré les épreuves du temps. Inscrit au patrimoine mondial en péril depuis 2012, ce monument symbolise la grandeur de l'empire Songhaï, fondé par Askia Mohamed en 1495.

"C'est un monument très ancien qui témoigne de la puissance de l'empire Songhaï," souligne Mamadou Samake, chef de la mission culturelle de Gao. "Il est inscrit au patrimoine national et mondial depuis 2004." Les travaux de restauration, entamés en mars dernier, sont les plus ambitieux en 500 ans, et visent à redonner sa splendeur originelle à ce monument.

En août dernier, la région a été frappée par des pluies torrentielles, provoquant l'effondrement d'une partie du plafond de la mosquée attenante au tombeau. Malgré cet incident, Abdoulaye Cissé, architecte spécialisé en architecture en terre, se montre optimiste. "C’est vraiment un grand chantier auquel nous nous attelons," explique-t-il, rappelant que les interruptions étaient inévitables durant la saison des pluies. "Le Tombeau des Askia, c'est une fierté pour nous ici," affirme Oumar Seydou Maiga, habitant de Gao. "C’est un musée vivant qui attire des historiens du monde entier."

Les efforts de restauration intègrent non seulement la structure physique, mais aussi la transmission des savoir-faire traditionnels. Des artisans locaux et des experts internationaux, comme ceux de l'association CRAterre, s'unissent pour réhabiliter le monument.

L'initiative est soutenue par la fondation Aliph, qui a investi 500 000 dollars dans le projet. Valery Freland, directeur d'Aliph, souligne l’importance de la résilience de ces constructions face aux défis climatiques croissants dans le Sahel, où des pluies exceptionnelles aggravent la fragilité de ces édifices en terre. "C'est une rénovation cruciale," explique Mohamed Soumeylou Traoré, historien-chercheur, rappelant que plusieurs empereurs Askia sont enterrés dans ce site emblématique.

Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large de préservation de l’architecture traditionnelle en terre, mise à mal par les changements climatiques. Avec des précipitations de plus en plus imprévisibles et intenses, la région fait face à des défis sans précédent. Valery Freland, directeur d'Aliph, souligne l'importance d’adapter ces techniques anciennes aux réalités climatiques actuelles : "L'un des vrais enjeux, c'est comment l'architecture de terre traditionnelle peut faire face à des phénomènes climatiques a priori plus importants que par le passé."

L'attachement de la population locale au monument joue un rôle déterminant dans sa préservation, comme l'a montré la résistance des habitants de Gao face aux jihadistes en 2012. Ainsi, le chantier, qui devrait se poursuivre à la fin de la saison des pluies, offre non seulement un espoir pour la sauvegarde du Tombeau des Askia, mais aussi une fierté renouvelée pour toute la région de Gao.

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