"Le groupe d'experts a reçu des informations selon lesquelles des personnes inscrites sur la liste relative aux sanctions imposées par la résolution 2374 auraient continué de se déplacer pendant la période considérée, en violation de l'interdiction de voyager", indique leur document.
Les experts évoquent notamment un voyage en octobre en Mauritanie de Mohamed Ould Mataly, qui figure parmi les personnes sanctionnées par l'ONU. Ils précisent avoir rappelé aux autorités mauritaniennes qu'elles sont tenues de demander une dérogation avant d'accepter de telles personnes sur leur sol.
Le groupe d'experts a aussi demandé des éclaircissements aux autorités maliennes sur des fonds versés par l'Etat malien à huit personnes, frappées de gels d'avoirs suite à leur inscription sur la liste des sanctions, qui "sont restés sans réponse".
Le rapport cite notamment le cas de Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, secrétaire général de la Coalition du peuple de l'Azawad, qui a été nommé membre du Conseil national de transition au Mali début décembre. Ce responsable avait été placé sur la liste de sanctions de l'ONU en décembre 2018 pour avoir pris des mesures faisant obstacle à la mise en oeuvre de l'accord de paix au Mali de 2015.
Les experts disent par ailleurs regretter les obstacles qui ont été opposés à leur travail par l'ONU. Depuis leur nomination en octobre 2020, ils indiquent n'avoir pas été en mesure de se rendre au Mali ni ailleurs.
En particulier, ils précisent n'avoir pu se rendre dans plusieurs capitales européennes "en raison de (leur) nomination tardive par le secrétaire général" de l'ONU, Antonio Guterres. Ils ajoutent que la mission de paix onusienne Minusma "a refusé" aux experts de réduire de 14 à 7 jours la quarantaine qu'elle s'est imposée elle-même au Mali ou de leur accorder une exemption.
Entre octobre et décembre, leur voyage au Mali a dû être reporté à trois reprises pour finalement être annulé au dernier moment, précise leur rapport.