Organisée par le maire de cette ville de plus de 100.000 habitants, Patrick Ekema, du parti au pouvoir à Yaoundé, la marche visait également à dénoncer les violences et les prises d'otages de chefs traditionnels perpétrées dans le Sud-Ouest depuis deux ans par des hommes armés à des groupes armés favorables à la sécession.
"Non à la violence, non à la sécession", pouvait-on lire sur des pancartes portées par des marcheurs. Certains ont également appelé à "laisser le Sud-Ouest tranquille".
M. Ekema a aussi condamné la conférence prévue fin août à Buea par le cardinal Christian Tumi qui devrait réunir des personnalités des deux régions anglophones afin d'envisager un dialogue national avec Yaoundé.
L'Eglise catholique est le seul acteur à même de "promouvoir le dialogue" entre les insurgés et le gouvernement, estimait en avril le centre de recherche International Crisis Group (ICG).
Les religieux craignent aussi pour leur vie au Cameroun anglophone. Fin juillet, le curé de la paroisse catholique de Bomaka, un quartier de Buea, a été tué par des individus non identifiés.
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La sécurité dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest s'est considérablement dégradée depuis fin 2017 avec des combats devenus quotidiens entre les forces de sécurité et des séparatistes armés réclamant la création d'un Etat anglophone indépendant.
Ce conflit qui monte en intensité a provoqué la fuite de 21.000 réfugiés dans les pays voisins et 160.000 déplacés internes, selon l'ONU qui pense que ce chiffre est certainement sous-estimé.
Le chef des droits de l'homme des Nations unies Zeid Raad Al Hussein a exprimé la semaine dernière sa profonde inquiétude sur les violations des droits de l'homme et abus commis dans les régions anglophones.
L'ONU a désigné des "éléments armés" ainsi que les "forces gouvernementales" comme responsables de ces abus.
Avec AFP