"Liberté!", "Justice", "Le peuple veut les assassins du martyr Mouhcine", ont notamment scandé les manifestants, rassemblés pour le "40ème jour" après la mort de Mouhcine Fikri, selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Cet homme d'une trentaine d'années avait été écrasé le 28 octobre dans une benne à ordures à Al-Hoceima (nord) alors qu'il tentait de s'opposer à la destruction de sa marchandise. Les circonstances atroces de sa mort avaient choqué le pays et provoqué les jours suivant une vague de manifestations.
Samedi, "des gens sont venus par milliers de toute la région. Beaucoup ont été amenés gratuitement par les taxis, le port était également en grève par solidarité", a déclaré à l'AFP un responsable local de l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), Faycal Haoussar.
"La marche s'est déroulée sans incident, avec de nombreux habitants, des militants des droits de l'homme, de la cause amazigh (berbère)... On attend toujours les résultats de l'enquête", a souligné M. Haoussar.
Les autorités n'ont rendu public aucune estimation du nombre de manifestants.
Comme lors des précédentes manifestations, des protestataires arboraient des drapeaux amazigh, ou de la République du Rif (république éphémère créée dans les années 1920 lors de la révolte contre le colonisateur espagnol). Beaucoup montraient également des pancartes rouges pour dire "stop à la hogra!", un terme désignant l'arbitraire et le mépris affichés selon eux par les autorités envers les citoyens ordinaires.
Suite au décès de Mouhcine Fikri, 11 personnes, dont des responsables de l'administration des pêches et des employés du ministère de l'Intérieur, soupçonnées notamment d'"homicide involontaire", ont été présentées à un juge d'instruction, et huit d'entre elles incarcérées.
L'enquête n'a pas encore donné l'identité de celui qui a actionné le mécanisme de la benne à ordures. Selon la presse marocaine, le juge a clôturé ses interrogatoires le 9 décembre.
Avec AFP