Au moins trois boutiques appartenant à des Mauritaniens ont été pillées par les manifestants, qui ont été dispersés par la police à coups de grenades lacrymogènes.
Des véhicules ont également été incendiés et au moins deux policiers et un gendarme ont été blessés par des projectiles lancés par les manifestants, qui ont scandé des slogans pour réclamer des licences de pêche en Mauritanie.
Dans la nuit de samedi à dimanche, des garde-côtes mauritaniens ont tiré sur une pirogue, transportant neuf pêcheurs sénégalais, qui circulait dans leurs eaux territoriales, non loin de la frontière entre les deux pays, a indiqué une source sécuritaire mauritanienne.
Un "jeune pêcheur de 19 ans" originaire de Saint-Louis, qui se trouvait à bord de la pirogue, a "succombé" à ses blessures, a précisé la même source.
"Nous condamnons avec la plus grande énergie cette intervention des garde-côtes mauritaniens", a déclaré lundi sur la radio privée RFM le ministre sénégalais de la Pêche, Oumar Guèye.
"Il n'existe pas d'accord (de pêche entre le Sénégal et le Mauritanie) mais cela ne doit pas justifier l'utilisation de balles réelles jusqu'à que cela entraine mort d'homme", a-t-il ajouté.
"Puisqu'il y a mort d'homme, le corps doit être déposé à Nouakchott pour qu'il y ait une autopsie" avant son rapatriement, a expliqué M. Guèye, en appelant "au calme" les manifestants.
Un accord de pêche qui liait Dakar à Nouakchott n'a pas été renouvelé depuis janvier 2016 en raison du refus de la partie sénégalaise d'observer l'obligation de débarquement des prises en Mauritanie, prévue par une nouvelle réglementation mauritanienne.
Les pêcheurs sénégalais, particulièrement ceux de Saint-Louis, sont confrontés à une raréfaction de la ressource halieutique dans leur pays due notamment à une surexploitation. Ils dépendent en partie des eaux poissonneuses de la Mauritanie voisine, selon des professionnels de la pêche.
Des incidents entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, souvent accusés de violer l'espace maritime mauritanien, sont fréquents ces dernières années.
Avec AFP