A l’appel de la Coalition nationale contre la vie chère (CCVC), les manifestants, majoritairement vêtus de rouge, se sont réunis à la Bourse du travail de la capitale burkinabè où ils ont scandé "Non à la hausse des hydrocarbures", "Non à la paupérisation des citoyens" ou encore "Pain et liberté pour le peuple".
Depuis le 9 novembre, le prix du litre d'essence et de gasoil au Burkina Faso a connu une hausse de 75 francs CFA, soit une majoration de 12%.
"La vie là est devenue chère. On veut qu'on baisse les prix du carburant et des produits de premières nécessités", a confié à VOA Afrique Kalifa Kombéré, un des manifestants.
Pour justifier la hausse, le gouvernement invoque la hausse du prix du pétrole sur le marché international, la situation difficile de la trésorerie de la Société nationale burkinabè des hydrocarbures et la nécessité de soutenir l'effort de guerre contre les jihadistes.
Fatimata Ouattara, qui ne parvient pas "à joindre les deux bouts", n'est pas convaincue par cette explication. "C'est la première fois que dans notre service les femmes se lèvent pour marcher", dit-elle.
Les marcheurs se sont dirigés jusqu'au ministère du Commerce. Ils ont remis une note à transmettre au président. Le mouvement citoyen CCVC dit lutter pour de meilleures conditions de vie des Burkinabè.
"Il s'agit d'une manifestation d'envergure nationale. A l'heure où je vous parle sur l'ensemble du territoire national, les CCVC locales organisent le même type de manifestation et vont également adresser la plateforme de la CCVC à l'ensemble des autorités locales", explique Chrysogome Zougmooré, responsable de la CCVC.
"Il s'agit là de la manifestation d'un mouvement citoyen qui veille sur les conditions de vie des burkinabè. La CCVC a été créée pour veiller à ce que les conditions de vie des burkinabè s'améliorent", a-t-il souligné.
Face à cette mobilisation, le gouvernement semble jouer balle à terre.
"Je voudrais vous rassurer que je vais transmettre dès aujourd'hui la plateforme en main propre au Premier ministre. Nous allons nous employer à trouver les réponses idoines dans l'intérêt de l'ensemble des populations", a déclaré le ministre du Commerce Harouna Kaboré.
Les organisations de la société civile, les syndicats, les partis politiques de l'opposition disent ne pas baisser la garde. Ils attendent de voir la réaction du gouvernement avant de passer à la vitesse supérieure.