Selon la chaîne publique SABC et un autre média, la victime est un immigré zimbabwéen. Ce meurtre intervient alors que la colère populaire s'accroît contre la forte criminalité, parfois dirigée contre les immigrés accusés de la nourrir.
Des manifestations ont commencé mercredi dans le township de Diepsloot, après l'annonce que sept personnes y avaient été tuées le weekend dernier. Des habitants, en colère contre la police, qui ne fait selon eux pas assez contre la criminalité, ont défilé dans les rues avec chants et pancartes, brûlé des pneus et campé devant la commissariat de police local.
Dans la soirée, un petit groupe de manifestants s'est mis à faire du porte-à-porte pour vérifier les papiers d'identité des résidents, a indiqué la porte-parole de la police, Brenda Muridili. Alors qu'ils arrivaient devant une maison, un jeune homme en est sorti et s'est enfui, a-t-elle expliqué. "Ils l'ont poursuivi et malheureusement il a été tué", a-t-elle déclaré à la chaîne publique SABC.
Ce crime a eu lieu quelques heures après une visite dans cette zone du ministre de la Police Bheki Cele et son chef de la police. La criminalité en Afrique du Sud, un des pays les plus violents au monde, s'est encore aggravée à la fin 2021, atteignant 74 meurtres et 122 plaintes pour viol par jour au dernier trimestre, selon le gouvernement.
Depuis janvier, un mouvement baptisé "Opération Dudula" ("Refouler", en zoulou) rassemble par ailleurs quelques centaines de militants anti-immigration à chaque manifestation. Une mobilisation nourrie par le ressentiment d'une partie de la jeunesse sud-africaine victime du fort taux de chômage (plus de 35% de la population), et l'implication d'immigrés dans certains crimes.
L'Afrique du Sud est régulièrement en proie à des flambées xénophobes. Soixante-deux personnes ont été tuées dans des émeutes de ce type en 2008. De violents heurts ont aussi éclaté en 2015, 2016 et encore en 2019.