"On vient de procéder à la levée des corps de cinq civils et un militaire tués" lors d'une fusillade survenue dans la nuit de samedi à dimanche à Goma, a déclaré à l'AFP Claver Kahasa, substitut du procureur de la ville, ajoutant qu'un autre militaire avait été blessé.
"Les bandits armés sont entrés à Goma vers le quartier Ndosho, ils ont endeuillé la ville en tuant 5 civils par balle", a expliqué de son côté à l'AFP Timothée Muissa Kiense, maire de la capitale de la province du Nord-Kivu.
"La population en colère manifeste, il y a une forte tension", a-t-il expliqué.
A Goma, l'artère principale qui mène à Ndosho, quartier de l'ouest de la ville sur la route de Bukavu (capitale de la province voisine du Sud-Kivu), a été fermée à la circulation, plusieurs dizaines de jeunes barricadaient la voie, a constaté un correspondant de l'AFP.
Des policiers sont arrivés sur place pour faire dégager la voie et ont appelé au calme, selon cette source.
Pour Marrion Ngavho, responsable de la société civile, ce sont des "ennemis de la paix qui sont venus tuer à Goma". "cinq civils tués, trop c'est trop. Si les autorités ne sont pas en mesure de nous sécuriser, qu'elles démissionnent", a-t-il ajouté.
Depuis le début de l'année, 25 personnes au moins ont été tuées à Goma par des hommes armés non identifiés.
Vendredi et samedi, un groupe de onze députés provinciaux nouvellement élus ont échangé avec les autorités policière, militaire et administrative sur la recrudescence de l'insécurité dans cette ville de plus d'un million d'habitants.
"C'est inadmissible qu'on continue à tuer les gens comme ça à Goma", a réagi auprès de l'AFP le député Jean-Paul Lumbulumbu, qui dirigeait le groupe d'élus provinciaux.
Repaire des milices et groupes armés, la province du Nord-Kivu est en proie à l'insécurité depuis deux décennies.