Comme la semaine dernière, des centaines d'agents publics, dont des enseignants, sont à nouveau descendus dans les rues, cette fois à Manzini, la deuxième ville du pays.
"Nous voulons un ajustement de notre salaire au coût de la vie, pas de balles", pouvait-on lire sur une de leurs banderoles.
Les manifestants ont brûlé des cartons sur la chaussée et jeté des pierres en direction de la police, qui a réagi à coups de canon à eau, gaz lacrymogène et balles en caoutchouc, a rapporté un journaliste de l'AFP.
La plupart des magasins de Manzini sont restés fermés mercredi.
"Notre problème, c'est que le roi Mswati ne prend pas en compte la détresse de la population", a expliqué un manifestant sous couvert de l'anonymat. "On nous dit qu'il n'y a pas d'argent, que l'économie va mal, mais il (le roi) continue à faire des voyages très chers (...) Il ne faut pas exclure une révolution".
"Continuons la lutte pour la démocratie", a déclaré pour sa part Mbongwa Dlamini, à la tête du Syndicat national des enseignants du Swaziland (ancien nom d'eSwatini), affirmant que des personnes avaient été arrêtées.
Le Parti communiste du petit royaume a apporté mercredi son soutien aux manifestants qui réclament une augmentation de 7,85% de leurs salaires.
Dans le pays, les "ressources de l'Etat ne sont pas utilisées comme elles le devraient", a dénoncé la formation politique dans un communiqué. "L'argent finance le mode de vie luxueux de la monarchie et est gaspillée à cause de la corruption. (...) L'argent destiné à l'éducation et la santé est redirigé vers Mswati, sa famille et ses amis", selon le PC.
Ni les autorités, ni la police n'ont réagi dans l'immédiat mercredi. Mais en septembre, le gouvernement avait expliqué ne pas être en mesure de répondre aux exigences salariales des grévistes.
"Le gouvernement est dans une situation financière difficile, d'où son incapacité à accorder aux fonctionnaires un ajustement (de leur salaire) sur le coût de la vie", avait déclaré le Premier ministre, Ambrose Dlamini.
Au pouvoir depuis 1986, Mswati III, qui a 14 femmes et plus de 25 enfants, est décrié pour sa poigne de fer, ses frasques et son train de vie fastueux dans un pays dont les deux tiers du 1,3 million d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté.