Rassemblés devant le camp de la Compagnie Républicaine de Sécurité (périphérie est de Ouagadougou), les policiers en tenue et sans armes, ont exigé "la publication des contrats authentiques" des prestations de "services payés" et le limogeage du directeur général de la police nationale.
Les "services payés" regroupent les prestations de sécurité et d'escorte policière auprès des banques, des hôtels, des sociétés d'assurances et de mines contre une rétribution régulière.
"Le problème est que nous ne percevons pas la totalité de ce que ces sociétés payent. La hiérarchie procède à des retenues illégales dans une totale opacité", a expliqué un policier.
Selon lui, ce mouvement d'humeur vise à "exiger de la hiérarchie une transparence sur la gestion des fonds liés aux services payés", estimant qu'il y a "trop de détournement dommageable pour un corps censé lutter contre la corruption".
Dans un communiqué, l'Union de la Police Nationale (Unapol), le principal syndicat de la police a affirmé "comprendre et soutenir ce mouvement pacifique et discipliné".
Depuis le début de ce mouvement mi-mars, une délégation de policiers a rencontré le ministre en charge de la sécurité Simon Compaoré.
"Un mois plus tard, c'est le statu quo autour de la question, refus total de la hiérarchie de communiquer sur lesdits contrats. Pire, (...) la sécurité de certaines sociétés minières s'exécute sur la base de contrats verbaux et la sécurité est gratuitement assurée à certaines sociétés privées", a regretté l'Unapol.
Mardi soir, lors d'une rencontre avec les policiers, le ministre de la Sécurité a appelé à la reprise "dès demain" des services payés en attendant un rapport d'enquête de l'inspection générale.
"Je vous demande de reprendre le chemin du boulot", a-t-il insisté, soulignant que "ce mouvement affaiblit le moral des hommes, notamment ceux en poste dans le nord du pays", théâtre d'attaque jihadistes.
Selon une source proche du ministère, la demande des services payés auprès de la police et de la gendarmerie a connu une "grande hausse" après ces attaques, constituant ainsi une "importante manne financière pour ces corps".
Avec AFP