Quelque 80 autres, sur 401 personnes jugées, des manifestants contre le régime pour l'essentiel, ont écopé de peines d'emprisonnement avec sursis et 59 ont été relaxées, a précisé à la presse le procureur de la République de N'Djamena, Moussa Wade Djibrine.
Ce procès de masse s'est déroulé en plein désert, à 600 km de la capitale, dans une prison de haute sécurité à Koro Toro, une procédure de dépaysement "illégale" selon leurs avocats qui ont décidé de ne pas s'y rendre. Ils comparaissaient notamment pour "violences et voies de fait", "destruction de biens" et "troubles à l'ordre public".
Le procès s'est tenu en quatre jours et s'est achevé vendredi mais, seule la télévision d'Etat ayant eu le droit d'y assister, en l'absence de tout autre média, le procureur n'a rendu public le jugement que trois jours plus tard, à son retour dans la capitale.
Le 20 octobre 2022, une cinquantaine de personnes, de jeunes manifestants tués par balles pour l'immense majorité, avaient péri à N'Djamena et ailleurs quand les forces de l'ordre avaient ouvert le feu sur la moindre tentative de rassemblement.
Ils répondaient à l'appel de l'opposition contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno, proclamé chef de l'Etat par les militaires le 20 avril 2021 à l'annonce de la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé d'une main de fer le Tchad 30 années durant.
Le pouvoir avait reconnu l'arrestation de 601 personnes - dont 83 mineurs - pour la seule N'Djamena, et leur transfert dans la prison de Koro Toro, à plus de deux jours de voiture de la capitale et en l'absence de leurs avocats.
Quelque 80 mineurs détenus à Koro Toro ont été transférés à N'Djamena, a assuré lundi le procureur Wade Djibrine.