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Manifestations à Kayes dans l'ouest malien, trois morts


Une manifestation à Kayes, au Mali.
Une manifestation à Kayes, au Mali.

Trois personnes ont été tuées dont au moins une par la police à Kayes, l'une des principales villes de l'ouest du Mali, en marge de manifestations débutées après qu'un policier ait ouvert le feu sur un jeune lundi soir.

"Nous comptons au moins trois morts", a indiqué à l'AFP une source au sein de la Direction régionale de la police à Kayes.

Une grogne populaire s'est emparée de la ville de l'ouest malien lundi soir après qu'un policier a tiré et tué un jeune malien qui s'amusait avec des proches en moto en banlieue de Kayes.

A la suite de cet "incident regrettable", selon le directeur régional de la police de Kayes Seydou Diallo qui a précisé que "le policier n'était pas en mission (...) encore moins en patrouille", un commissariat de la ville de Kayes a été incendié et des barricades ont été érigées sur le pont de la ville.

Les circonstances et l'identité des deux autres personnes tuées n'étaient pas connues mardi après-midi.

"Parmi les victimes reçues à l'hôpital, certaines ont été victimes de balles réelles", a déclaré à l'AFP une source au sein de l'hôpital Alfousseni Ndao, à Kayes.

La situation était toujours "tendue" en ville mardi, a indiqué à l'AFP le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Salif Traoré, qui a ajouté qu'il se rendra sur place.

Une réunion était en cours mardi après-midi à la présidence malienne sur le sujet, selon une source à la présidence.

"Nous voulons qu'il y ait justice parce qu'il y a eu trop d'injustices dans cette ville, trop de bavures de la police", notamment "pendant le couvre-feu", a déclaré Siradjou Tamboura, l'oncle du défunt.

Le Mali, pays d'Afrique de l'ouest meurtri par un conflit depuis 2012 contre des groupes jihadistes, fait face depuis fin avril à une vague de manifestations dans plusieurs villes du sud du pays et dans la capitale Bamako.

Cette grogne populaire fait suite à l'annonce fin avril des résultats définitifs des législatives de mars-avril, qui ont attribué au parti au pouvoir 10 sièges de plus que lors de l'annonce des résultats provisoires.

Egalement en cause, le couvre-feu mis en place par le gouvernement - avant d'être levé samedi - pour faire face à la crise sanitaire du coronavirus, qui a tué 40 personnes sur un millier de cas recensés.

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