Des milliers de personnes ont marché samedi à Kinshasa dans le calme pour exprimer leur mécontentement face à la situation sociale de la population et appeler le pouvoir du président Félix Tshisekedi a dépolitiser la commission électorale, a constaté l'AFP.
Tenue sous une pluie fine, cette marche, encadrée par la police, a été organisée à l'appel des laïcs catholiques et protestants pour exiger "la dépolitisation" de la stratégique commission électorale indépendante (Ceni).
Les organisateurs avaient demandé la veille aux responsables politiques désireux de participer à la marche de ne pas afficher leur appartenance.
Les manifestants scandaient des slogans en faveur de l'éducation des enfants ou du bien-être social. "Trop c'est trop", "non à la Ceni politisée", "nous voulons que les enfants étudient comme il faut", "nous voulons que les enseignants soient payés", pouvait-on lire sur des banderoles.
D'autres groupes de manifestants appelaient au retour au pouvoir de l'ancien président Joseph Kabila qui a gouverné la RDC de janvier 2001 à janvier 2019.
Le 22 octobre, le président Félix Tshisekedi avait confirmé le choix controversé de Denis Kadima, un de ses proches, au poste du président de la Ceni malgré l'opposition des chefs des Églises catholique et protestante.
En RDC, le président de la Ceni est un acteur central dans le processus électoral et avoir le contrôle de la Ceni est un atout majeur pour un regroupement politique.
Ancien opposant, M. Tshisekedi est arrivé au pouvoir en janvier 2019, en succédant à M. Kabila, à l'issue de la présidentielle controversée de décembre 2018, lors de laquelle la Ceni avait été accusée d'avoir truqué les résultats.
Après deux ans de gestion conflictuelle du pays, le président Tshisekedi a mis fin à la coalition qu'il formait avec les partisans de M. Kabila.
La prochaine présidentielle est supposée se tenir fin 2023. M. Tshisekedi a déjà exprimé son intention de se représenter.
Vendredi, plusieurs hauts responsables du régime Kabila ont pris part à la manifestation notamment l'ancien président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku, tout comme l'ancien Premier ministre Bruno Tshibala ou encore l'ancien ministre de l'Intérieur Emmanuel Ramazani Shadary. Les partisans de l'opposant Martin Fayulu ont également manifesté.
Des centaines de personnes se sont également mobilisées à Kikwit, importante ville de l'ouest de la RDC, a constaté un correspondant de l'AFP.