Par cette "journée ville morte" de vendredi la coalition Lamuka entend protester contre le report à mars des élections générales pour 1, 2 million d'inscrits sur un total de 40 millions dans deux régions touchées par des troubles ou une épidémie d'Ebola.
Lors d'un point de presse, Lamuka ("réveille toi" en lingala) a demandé à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) d'annuler sa décision annoncée mercredi pour les régions de Beni-Butembo, dans l'Est, où se trouvent la plupart des électeurs qui seront privés de vote ce weekend, et Yumbi, dans l'Ouest.
La coalition entend cependant participer aux élections présidentielle et législatives de dimanche, a indiqué lors d'un point-presse Pierre Lumbi, directeur de campagne de M. Fayulu.
Dès jeudi matin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Beni contre le report du scrutin dans cette région frappée par une épidémie d'Ebola et des tueries de civils à répétition, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les manifestants ont été dispersés par des tirs et des grenades lacrymogènes. Ils avaient tenté de se rendre vers l'antenne locale de la Céni après s'être rassemblés devant le quartier général des institutions et ONG mobilisées contre l'épidémie d'Ebola qui a fait 356 morts depuis début août.
Des barricades ont également été dressées sous forte présence policière à Goma, chef-lieu de la province du Nord Kivu, selon une autre équipe de l'AFP.
Des grenades lacrymogènes ont été tirées par la police, qui a interpellé au moins six personnes, a constaté un correspondant de l'AFP.
La crise autour de la succession déjà trois fois retardée du président Joseph Kabila en RDC a repris de plus belle avec l'annonce du report.
L'opposition a qualifié "d'injustifiable" ce report partiel qui met à l'écart selon elle ses bastions anti-Kabila.
M. Fayulu est soutenu par deux poids lourds de l'opposition qui vivent en dehors de la RDC, l'ex-gouverneur du Katanga Moïse Katumbi, et l'ex-chef rebelle et vice-président Jean-Pierre Bemba.
Les journées "ville morte" organisées par l'opposition fin 2017 pour demander le départ du président Kabila ont rencontré un faible écho.