Les commerces étaient fermés et la capitale Nairobi placée sous haute surveillance policière. Dans le bidonville de Mathare, la police a tiré des grenades lacrymogènes sur des manifestants, qui eux lui ont jeté des pierres. Elle en a également fait usage pour disperser des manifestants dans la ville portuaire de Mombasa (sud).
La veille, mardi, le chef de la police nationale avait interdit les manifestations appelées par l'opposition, au motif que cette dernière n'en aurait pas prévenu les autorités, et invité la population à ne pas se joindre à ces "rassemblements illégaux".
Vendredi dernier, des manifestations mobilisés contre le gouvernement du président William Ruto avaient eu lieu dans plusieurs villes à l'appel du leader de l'opposition, Raila Odinga.
A Nairobi, la police avait tiré des gaz lacrymogènes contre le convoi de M. Odinga. Elle avait fait de même pour disperser des rassemblements à Mombasa (sud) et Kisumu (ouest).
Au moins trois personnes ont été tuées à la suite de ces manifestations, selon des sources hospitalière et policière. La Commission nationale des droits de l'homme du Kenya a appelé à l'ouverture d'une "enquête approfondie sur tous les cas signalés de "brutalités policières".
Samedi, des militants ont affirmé que la police avait tiré des gaz lacrymogènes sur des représentants de la société civile, dont l'ancien juge en chef Willy Mutunga, qui réclamaient la libération de dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations.
L'alliance Azimio de Raila Odinga entend organiser des manifestations chaque semaine contre la politique menée par le gouvernement de William Ruto. M. Odinga, qui a perdu la présidentielle d'août 2022 face à son rival, assure que l'élection lui a été "volée".
Début juillet, le président Ruto a promulgué une loi de finances qui instaure une série de nouvelles taxes, malgré les critiques de l'opposition et de la population de ce pays touché par une forte inflation.
Le texte prévoit notamment une hausse de la TVA sur les carburants de 8 à 16%, ainsi qu'un impopulaire prélèvement sur les salaires afin de financer un programme de logement à bas prix. Initialement prévu à 3%, il a été réduit à 1,5%.
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