Les manifestants ont marché sur plus de deux kilomètres jusqu'au ministère de la justice où ils ont transmis au gouvernement un document intitulé "Plaidoyer pour le retrait du Congo de la CPI".
"Cour pénale internationale : une justice à géométrie variable. Nous demandons le retrait immédiat du Congo de la CPI", pouvait-on lire sur leurs banderoles. "Nous refusons la CPI. Advienne que pourra", ont-ils scandé pendant la marche.
Le Congo a ratifié le statut de Rome portant création de la CPI en mai 2004, devenant le 94e pays membre de cette Cour.
"Il s'avère que cette ratification est incompatible avec les dispositions prévues par l'article 10 de notre nouvelle Constitution", adoptée en octobre 2015, a déclaré Paolo Benazo, secrétaire général du FP, que dirige Destinée Hermellia Doukaga, ministre de la jeunesse qui était présente à la manifestation.
L'article 10 de la Constitution congolaise stipule : "Sauf en cas de perte ou de déchéance de nationalité, aucun citoyen congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou organisation étrangère" quel que soit le motif.
Pierre Mabiala, ministre de la justice, a dit prendre "acte de la démarche" des jeunes après avoir reçu leur plaidoyer.
"Nous sommes scandalisés. On ne peut pas comprendre que des mouvements de la majorité prennent une telle initiative. Cela veut tout simplement dire que le gouvernement veut garantir l'impunité", a dit à l'AFP Roch Euloge Nzobo (Centre des droits de l'homme et du développement). "Les Etats peuvent partir de la CPI, mais cela ne les exempte pas des poursuites dans le cadre de la convention contre la torture par exemple. On peut partir de la CPI, mais la justice vous rattrapera toujours".
Le Burundi a été le premier pays à annoncer son retrait de la CPI. Les décisions similaires de l'Afrique du Sud et de la Gambie font craindre un mouvement de sortie plus large en Afrique, dont de nombreux responsables politiques jugent que la CPI se focalise uniquement sur ce continent.
Avec AFP