"La population a massivement répondu à l’appel des associations citoyennes Filimbi, Lucha, Front citoyen pour renouveler leur soutien à la constitution", déclare depuis Bukavu, Germain Bikungu, membre de l’organisation Lucha (Lutte pour le changement). Il parle d’une grande mobilisation lors de cette marche.
Comme lui, plusieurs témoins soutiennent que la manifestation s’est passée sans bavure sous l’encadrement de la police.
"Nous exigeons que le corps électoral soit convoqué le 19 septembre sinon il y aura des conséquences dramatiques contre les autorités et le régime en place. Nous voulons que le corps électoral soit convoqué et que le calendrier électoral soit déjà publié", soutient M. Bikungu.
Les associations citoyennes continuent à exiger la tenue de la présidentielle avant décembre alors que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) estime qu’il faudrait au préalable réviser le fichier électoral, une opération qui devrait selon elle, mettre au moins 13 moins.
"La situation est donc de plus en plus tendue. Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2016 et à qui la Constitution n’autorise pas de se représenter après plus de deux mandats", a convoqué un dialogue politique qu’une bonne partie de l’opposition rejette.
Pour décrisper la situation, M. Kabila a, vendredi, publiée une ordonnance de grâce présidentielle dans laquelle sont concernés certains membres des mouvements pro-démocratie.
"Nous considérons cette mesure comme une moquerie car elle a été publiée alors qu’il ne restait plus que 10 jours à ceux de nos membres cités dans ce décret pour purger leur peine. Pourtant, il y a d’autres militants comme Yves Makwambala, Fred Bahuma et le frère Kapitene qui ne sont pas concernés par le décret et vont rester en prison. Au niveau des associations citoyennes, nous avons donc levé l’option que nos militants rester purger leur peine avec le reste de leurs camarades et continuer à demander le respect strict de le Constitution", précise M. Bikungu.
Selon lui, les associations citoyennes réunies à Goma, dans le Nord-Kivu, ont décidé de continuer à braver la peur et la prison.
"Nous avons voulu dire par cette grande mobilisation que nous n’avons plus peur de la prison. Ce que nous demandons le respect strict de la Constitution et l’organisation des élections dans les délais constitutionnels", tranche-t-il.