"Je suis indignée que la France puisse soutenir une ministre de Kagame (le président du Rwanda, NDLR) qui est violemment anti-française, d'un pays qui a choisi de faire de l'anglais sa langue d'enseignement, sa langue d'administration, qui a tourné le dos au français", a réagi la finaliste de la dernière élection présidentielle sur la télévision France 2.
Mme Mushikiwabo, "de surcroît, a sur la France, des propos qui sont presque insultants", a-t-elle affirmé, sans préciser à quelles déclarations elle faisait référence.
"Que le président de la République puisse soutenir cette candidature, c'est absolument incompréhensible", a ajouté Mme Le Pen.
La France a décidé de soutenir la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, signant une forme de réchauffement dans les relations tendues entre Paris et Kigali, près d'un quart de siècle après la guerre au Rwanda et le génocide.
Le président Kagame, dirigeant du Front patriotique rwandais (FPR) qui a pris le pouvoir à Kigali quelques jours avant la fin du génocide, accuse les autorités françaises d'avoir soutenu le pouvoir hutu et d'avoir été un acteur des tueries, ce que Paris a toujours fermement démenti.
La Francophonie, réunie à partir de jeudi à Erevan en Arménie, devrait nommer à sa tête cette diplomate rwandaise de 57 ans, consacrant ainsi la victoire d'une candidature africaine face à la sortante canadienne Michaëlle Jean. Avant Mme Jean, les deux précédents dirigeants de la Francophonie étaient africains. Le continent est le principal vivier de locuteurs francophones au monde.
Le président du Rwanda Paul Kagame, président en exercice de l'Union africaine, a jeté tout son poids derrière la candidature de Mme Mushikiwabo, qui a suscité des réserves, son pays étant dénoncé par certaines ONG pour des violations des droits de l'homme.
Avec AFP