Selon le dernier bilan, la secousse a fait au moins 2.122 morts et 2.421 blessés, selon un dernier bilan publié dans l'après-midi par le ministère de l'Intérieur, un bilan susceptible de s'aggraver au fil des recherches. Le royaume a décrété un deuil national de trois jours.
Secouristes, volontaires et membres des forces armées s'activent pour retrouver des survivants et extraire des corps des décombres notamment dans des villages de la province d'Al-Haouz, épicentre du séisme au sud de la cité touristique de Marrakech, dans le centre du royaume.
Le Centre marocain pour la recherche scientifique et technique (CNRST) a indiqué que l'épicentre du séisme enregistré à 23H11 heure locale (22H11 GMT) se situait dans la province d'Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech, destination très prisée de touristes étrangers.
Selon la télévision publique, "plus de 18.000 familles ont été affectées" par le séisme dans la province d'Al-Haouz, où plus de la moité des morts (1.351) ont été recensés. Des tentes ont été dressées dans plusieurs villages pour abriter ces familles. Il s'agit du plus puissant séisme à frapper le royaume à ce jour.
Selon des images reproduites par les médias et sur les réseaux sociaux et des témoins, le tremblement de terre a provoqué d'importants dégâts dans plusieurs villes.
Des images ont montré une partie d'un minaret qui s'est effondrée sur la célèbre place Jemaa el-Fna, coeur battant de Marrakech, faisant deux blessés.
Une correspondante de l'AFP a vu des centaines de personnes affluer sur cette place emblématique de la ville pour y passer la nuit, de crainte de répliques. Certains étaient munis de couvertures, d'autres dormaient à même le sol.
"On se promenait à Jemaa el-Fna quand la terre a commencé à trembler, c'était vraiment sidérant comme sensation. Nous sommes sains et saufs mais je suis encore sous le choc. J'ai au moins dix membres de ma famille qui sont morts à Ijoukak (commune rurale d'Al-Haouz, NDLR). J'ai du mal à y croire car il n'y a pas plus de deux jours j'étais avec eux", raconte à l'AFP Houda Outassaf, une habitante de la ville rencontrée sur la place.
"Chanceuses d'être en vie"
Mimi Theobald, une touriste anglaise de 25 ans, s'apprêtait à prendre le dessert sur la terrasse d'un restaurant avec des amies "quand les tables ont commencé à trembler, les plats à voler, on a paniqué".
"Après, on a essayé d'aller à notre hôtel pour récupérer nos bagages et passeports car notre vol était programmé demain mais c'était impossible car notre hôtel est situé dans la médina. Il y avait des débris de partout, ce n'était pas très prudent. C'est la première fois qu'on vit un séisme. Quand l'adrénaline est retombée, on s'est rendu compte qu'on était très chanceuses d'être toujours en vie", ajoute-t-elle.
Outre Marrakech, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir et Essaouira, semant la panique parmi la population. De nombreuses personnes sont sorties dans les rues de ces villes, craignant l'effondrement de leurs habitations, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Sur des photos et vidéos publiées par des internautes, on peut voir d'importants débris d'habitations dans les ruelles de la médina de Marrakech. Mais aussi des voitures écrasées par des pierres.
"J'étais dans mon lit quand tout s'est mis à trembler (...) Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis allé tout de suite voir mes riads. C'était le chaos total, une vraie catastrophe, la folie", raconte à l'AFP au téléphone le Français Michaël Bizet, 43 ans, propriétaire de maisons traditionnelles dans la vieille ville de Marrakech.
"Cris et pleurs"
Le centre régional de transfusion sanguine à Marrakech a appelé les habitants à se rendre samedi dans ses locaux pour donner leur sang pour les blessés.
"On avait l'impression que c'était une rivière qui débordait violemment. Les cris et les pleurs étaient insoutenables", affirme un autre habitant de la ville, Fayssal Badour, 58 ans.
Le président français, Emmanuel Macron, s'est dit "bouleversé" par les événements et a proposé l'aide de la France, dans un message sur X (ex-Twitter).
D'autres pays ont envoyé leurs condoléances, comme l'Allemagne, l'Espagne, la Russie, l'Ukraine, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a "donné des instructions (...) pour fournir toute l'assistance nécessaire au peuple marocain", évoquant des "préparatifs pour l'envoi d'une équipe d'aide dans le secteur", selon un communiqué de son bureau.
La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, a exprimé de son côté la "volonté de l'Italie de soutenir le Maroc en cette situation d'urgence".
Plus tôt, le Premier ministre indien Narendra Modi, a adressé ses condoléances au Maroc, se disant "extrêmement peiné par les pertes de vies".
Le 24 février 2004, un séisme de 6,4 degrés sur l'échelle de Richter avait secoué la province d'Al Hoceima, 400 km au nord-est de Rabat, faisant 628 morts.
Et le 29 février 1960, un tremblement de terre de magnitude 5,7 avait détruit Agadir, sur la côte ouest du pays, et fait près de 15.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.
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