L'ancien chef d'Etat de 70 ans, qui a quitté le pouvoir en 2018 après deux mandats en faisant de M. Masisi le candidat désigné pour prendre la relève, a déclaré avoir fait "une énorme erreur" et compte reprendre les rênes du pays lors de la présidentielle l'an prochain.
"Il a totalement sapé la démocratie, les droits de l'homme, l'Etat de droit et s'est immiscé dans le système judiciaire", a déclaré M. Khama à l'AFP à Johannesburg. Ces accusations sont "scandaleuses et malheureuses, politiquement motivées et avec pour seul objectif de ternir la bonne image" du Botswana, a regretté le gouvernement dans un communiqué.
"Le Botswana est un État-nation démocratique, qui respecte et observe scrupuleusement l'État de droit ainsi que les principes de bonne gouvernance et adhère à la culture des droits de l'homme".
Le pays d'Afrique australe, gros producteur de diamants, est une des démocraties africaines les plus stables depuis son indépendance de l'Angleterre il y a près de 60 ans. Mais selon M. Khama, installé en Afrique du Sud depuis 2021, M. Masisi, 60 ans, est "la version botswanaise de Donald Trump". Ian Khama a promis une campagne féroce pour détrôner son successeur et prévoit de rentrer au pays pour incarner l'opposition et former une coalition.
Selon lui, des manigances pour le neutraliser et le jeter en prison dès son retour à Gaborone, ou même l'empoisonner, sont en train d'être mises au point. En décembre, les autorités du pays ont émis un mandat d'arrêt contre l'ancien président pour possession illégale d'armes à feu.
La Ville de Gaborone a déclaré qu'"il n'y a aucune menace de l'État sur la vie du Dr Khama", soulignant que le Botswana a été classé au 3e rang en matière de lutte contre la corruption sur 49 Etats africains, dans un rapport publié cette année par l'Agence américaine de développement USAID.