"La main du gouvernement est tendue à tous les forums et tribunes, dans la légalité et le rejet de l'extrémisme afin d'éliminer, dans les plus brefs délais, l'esclavage et ses séquelles", a dit le commissaire aux Droits de l'Homme de Mauritanie, Cheikh Ahmedou Ould Sidi.
Ce dernier représentait l'Etat mauritanien à l'ouverture de la première rencontre sur l'esclavage autorisée depuis des années en Mauritanie où le phénomène persiste, selon des ONG, malgré son interdiction officielle. L'esclavage est assimilé à un crime contre l'humanité dans la Constitution mauritanienne.
La rencontre de deux jours, ouverte mercredi à Nouakchott, est organisée à l'initiative des ONG des pays membres du G5 Sahel, qui comprend cinq Etats: Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso. Elle se tient sous le thème: "faire de la lutte contre l'esclavage un combat commun et consensuel" dans le G5 Sahel.
"La tenue de ce forum, une première dans le pays, constituera le début d'une nouvelle ère de coopération avec le gouvernement pour enrayer l'esclavage", a déclaré, dans son discours, Biram Dah Abeid, président de l'Initiative pour la résurgence de la lutte anti-esclavagiste (IRA), la principale ONG anti-esclavagiste mauritanienne.
"Les lois en Mauritanie sont les plus développées et les plus performantes dans la région mais la justice refuse encore d'accompagner la synergie existant dans ce domaine entre le législatif, l'exécutif et les ONG en la matière", a dit M. Ould Abeid, député à l'Assemblée nationale.
L'IRA a été légalisée début janvier par les autorités mauritaniennes après des années de bannissement par les régimes successifs. M. Ould Abeid, qui appartient à la communauté des descendants d'esclavage, a été détenu à plusieurs reprises sous le régime de l'ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz (2009-2019).
La rencontre de Nouakchott réunit, outre les représentants d'ONG du G5 Sahel, d'autres venus du Sénégal, de Gambie, et de pays européens dont la France et la Belgique.
Le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a succédé au président Aziz, a fait de la lutte contre les disparités sociales l'une de ses priorités.