Journaliste de la télévision privée Al-Mourabitoune, Ahmed Ould Wediaa a été arrêté mercredi soir à son domicile à Nouakchott, selon ses collègues.
Un rassemblement pour sa libération a réuni une trentaine de journalistes devant le ministère de la Communication jeudi. Et jeudi soir, lors de l'émission qu'il anime normalement, des hommes politiques, dont les quatre candidats de l'opposition à la présidentielle et des responsables de la société civile ont réclamé sa libération.
M. Ould Wediaa est proche de la coalition ayant soutenu la candidature à de l'ex-Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar, arrivé troisième avec 17,87% des voix, lors du scrutin présidentiel remporté au premier tout par le candidat du pouvoir, l'ancien chef d'état-major Mohamed Cheikh El-Ghazouani, selon les résultats officiels.
"La police avait promis au lendemain de son arrestation de me permettre de le voir, mais elle continue de se murer derrière un silence inexplicable", a affirmé vendredi à l'AFP son avocat, Brahim Ould Ebetty.
Dans un communiqué, RSF a exhorté "les autorités à libérer le journaliste encore détenu" et à "ne plus recourir aux coupures internet", estimant que "ces méthodes sont aux antipodes d'une passation démocratique que les autorités sortantes disaient vouloir réussir".
En revanche, toutes les personnes interpellées lors des heurts qui ont éclaté lors de ces manifestations, les 23 et 24 juin "ont été libérées, sauf celles qui sont impliquées dans des actes de vandalisme", a affirmé vendredi à l'AFP une source policière, sans préciser de nombre.
Parmi les personnes libérées figurent un responsable de l'opposition, Samba Thiam, et le journaliste Moussa Seydi Camara, directeur du journal privé "La nouvelle expression", qui était en détention depuis une semaine, selon leurs proches.
Mohamed Cheikh El-Ghazouani succédera le 2 août à Mohamed Ould Abdel Aziz. Il s'agira de la première transition entre deux présidents élus, dans ce vaste pays du Sahel secoué par de nombreux coups d'Etat de 1978 à 2008, date du putsch qui a porté M. Ould Abdel Aziz au pouvoir avant son élection en 2009.
Ce dernier ne pouvait se représenter après deux mandats.