Parmi les signataires figurent plusieurs des formations de l'opposition radicale rassemblées au sein du Forum national pour la démocratie et l'unité (FNDU), ainsi que l'ONG anti-esclavagiste Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste, a rapporté le correspondant de l'AFP.
Ils "proclament leur volonté inébranlable de s'opposer fermement au référendum que le pouvoir s'entête à vouloir organiser en violation de la Constitution et en dehors de tout consensus" a lancé le chef du parti islamiste Tewassoul, Jemil Ould Mansour, lors d'un point de presse.
Cette révision prévoit notamment la suppression du Sénat et le changement du drapeau national. Elle a été adoptée le 9 mars par les députés, mais rejetée neuf jours plus tard par les sénateurs, pourtant majoritairement favorables au pouvoir.
La décision du président Mohamed Ould Abdel Aziz de passer outre au rejet du projet par la voie parlementaire en le soumettant à référendum a provoqué la controverse dans le pays, l'opposition et plusieurs constitutionnalistes contestant la légalité de cette procédure.
La nouvelle coalition a appelé tous les Mauritaniens à "s'associer activement à la campagne de boycottage de cette mascarade qui vise à perpétuer le régime de la gabegie, de l'injustice et de l'exclusion".
Le chef du parti Tewassoul a vivement condamné des appels pour un troisième mandat lancés par le Premier ministre, Yahya Ould Hademine, et le chef du parti au pouvoir ce week-end lors de meetings sur la révision constitutionnelle dans le centre et le sud du pays.
Le chef de l'Etat lui-même s'est engagé à plusieurs reprises à ne pas tenter de modifier la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, assurant qu'une "Constitution ne peut être changée pour des intérêts personnels", sans parvenir à faire taire les soupçons de l'opposition à ce sujet.
Le projet de révision a été élaboré lors d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition dite modérée en septembre-octobre 2016.
Le pouvoir et l'opposition modérée appelent à voter oui le 5 août.
Outre la suppression du Sénat, qui serait remplacé par des Conseils régionaux élus, le projet prévoit celle de la Haute cour de justice, du médiateur de la République et du Haut conseil islamique.
Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, l'actuel président, un ancien général, a été élu en 2009, puis réélu en 2014 pour cinq ans.
Avec AFP