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Craignant une "vague migratoire", l'Italie appelle à soutenir la Tunisie


La Première ministre italienne Giorgia Meloni s'adresse aux médias après un sommet de l'UE, au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 mars 2023.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni s'adresse aux médias après un sommet de l'UE, au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 mars 2023.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a appelé vendredi à Bruxelles à soutenir la Tunisie, confrontée à une grave crise financière, sous peine de "déclencher une vague migratoire sans précédent" vers l'Europe.

"J'ai abordé le thème de la Tunisie devant le Conseil européen, car tout le monde n'a peut-être pas conscience des risques posés par la situation en Tunisie et de la nécessité de soutenir la stabilité dans un pays qui a de gros problèmes financiers", a-t-elle affirmé à la presse, précisant en avoir parlé au cours de la rencontre bilatérale avec le président français Emmanuel Macron.

Interrogée sur une éventuelle mission italo-française en Tunisie avec la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson, elle a répondu: "Oui, il y a une mission au niveau des ministres des Affaires étrangères, il y en plusieurs en ce moment qui se rendent en Tunisie".

"Si nous n'affrontons pas ces problèmes de manière adéquate, il existe un risque de voir se déclencher une vague migratoire objectivement sans précédent", a estimé Mme Meloni, dont le gouvernement d'extrême droite campe sur une ligne antimigrants.

Elle a aussi abordé la situation en Tunisie avec le commissaire européen à l'Economie Paolo Gentiloni, qui "se rendra là-bas dans les prochains jours". "Un travail au niveau diplomatique doit être fait pour convaincre les deux parties, le FMI et le gouvernement tunisien, de conclure un accord pour stabiliser financièrement la région", a-t-elle souligné.

La Tunisie négocie depuis plusieurs mois avec le Fonds monétaire international (FMI) un prêt de près de deux milliards de dollars, mais les discussions entre les deux parties semblent faire du surplace depuis un accord de principe annoncé mi-octobre.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a aussi averti lundi que la situation en Tunisie était "très dangereuse", évoquant même un risque d'"effondrement" de l'Etat susceptible de "provoquer des flux migratoires vers l'UE et d'entraîner une instabilité dans la région MENA" (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

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