Elle se faisait plus discrète depuis son départ forcé en août dernier de Kinshasa. Désormais installée à Bruxelles, Ida Sawyer n’en garde pas moins un regard attentif sur ce qui se passe en RDC. Son pays d’adoption, où elle a passé neuf ans, à suivre les guerres et autres crises de ce géant d’Afrique Centrale.
Elle parle le français comme "une Congolaise" dit-elle avec malice et ses mots sonnent juste dans la langue de Molière. Le ton est mesuré mais les chiffres et les accusations contre les autorités congolaises frappent fort. "On veut faire taire les voix dissidentes en RDC" assure-t-elle sur VOA Afrique. C'est raté !
Ida Sawyer le prouve une nouvelle fois devant les législateurs américains qui souhaitaient entendre parler des "droits de l’homme et de démocratie en RDC".
Elle rappelle "qu'à trois semaines de la date limite du 19 décembre, M. Kabila n'a pas dit clairement qu'il quitterait le pouvoir, mais les violations des droits de l'homme continent".
Selon Ida Sawyer, "depuis 2015, les autorités de la RDC ont arrêté et torturé des centaines d'activistes des droits de l'homme. La chercheuse a rappelé que des sièges de partis d’opposition avaient été attaques par la garde présidentielle, des corps brulés puis dissimuler et/ou jeter dans le fleuve Congo."
Elle encourage les Etats-Unis à "accroitre les sanctions contre les supérieurs, parmi les forces de sécurité, qui organisent la répression."
Après cette audition médiatisée, on retrouve la jeune femme à l'Atlantic Council, un think tank de Washington où ce jour-là, Moïse Katumbi prend la parole.
Elle fait la bise à l’ex-gouverneur du Katanga après la conférence. Pas par complicité mais parce qu’elle connaît tout le monde ou presque en RDC. Les opposants et acteurs de la société civile bien sûr. Mais aussi à la présidence congolaise dans l’entourage de Joseph Kabila.
Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais s'étrangle souvent face à "l'ingérence" de HRW dans les affaires congolaises.
"Faux" répond Sawyer sur VOA Afrique. "Nous faisons notre travail pour dénoncer et documenter les violations des droits de l'homme. On travaille avec des ONG congolaises et nous essayons d'être la voix des victimes pour que leur souffrance soit connue et qu'on mette fin à ces violations."