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Menacée d'intervention fédérale, New York met fin à un campement de manifestants


La police garde l'entrée du pont de Manhattan qui se dirige vers Brooklyn alors que les manifestants tentent de traverser lors d'un rassemblement de solidarité appelant à la justice pour la mort de George Floyd le mardi 2 juin 2020 à New York. (AP / Wong Maye-E)
La police garde l'entrée du pont de Manhattan qui se dirige vers Brooklyn alors que les manifestants tentent de traverser lors d'un rassemblement de solidarité appelant à la justice pour la mort de George Floyd le mardi 2 juin 2020 à New York. (AP / Wong Maye-E)

La mairie de New York a fait nettoyer le site mercredi, sous pression croissante de M. Trump, qui menace d'envoyer des agents fédéraux pour rétablir "l'ordre".

Fini donc le campement qu'avaient dressé en juin des manifestants contre les inégalités raciales devant la mairie de New York.

La police new-yorkaise, accompagnée d'agents de nettoyage et d'avocats, est intervenue avant l'aube pour démonter les tentes et chasser la cinquantaine de personnes restées sur place, sans heurt ni blessé, a indiqué le chef de la police new-yorkaise Dermot Shea, lors d'un point presse.

Le maire démocrate Bill de Blasio, ardent défenseur du droit à manifester et du mouvement contre les inégalités raciales qui a suivi la mort de l'Afro-Américain George Floyd fin mai, a présenté comme mûrement réfléchie le nettoyage du site baptisé "Occupy City Hall", en hommage au mouvement "Occupy Wall Street" né en 2011 qui, des mois durant, avait dénoncé les abus du capitalisme.

"Ces dernières semaines, le rassemblement était de plus en plus petit, c'était de moins en moins une manifestation et de plus en plus un rassemblement de sans-abris", a indiqué le maire. "Il était temps d'agir".

Depuis la fin des grandes manifestations pour George Floyd à New York, la pression montait pour mettre fin au campement et aux graffitis sauvages qu'il a générés sur plusieurs bâtiments municipaux et statues, proches de bâtiments fédéraux.

Lundi, Donald Trump a menacé d'envoyer des agents fédéraux à New York comme dans d'autres bastions démocrates, pour protéger les bâtiments fédéraux et, plus globalement, "rétablir l'ordre".

Ces menaces ont suscité un tollé chez les démocrates qui, citant en exemple les interventions controversées d'agents fédéraux contre des manifestants à Portland (nord-ouest), voient dans leur utilisation inhabituelle une dérive "autoritaire".

M. De Blasio a répété mercredi que New York attaquerait le gouvernement fédéral en justice si des agents fédéraux étaient déployés dans la capitale économique américaine.

Mais la pression sur la municipalité vient aussi du gouverneur de l'Etat de New York, Andrew Cuomo.

Ce dernier s'est dit mercredi "très troublé" par la montée de la criminalité à New York et par d'autres signes de "déclin" de la métropole, qui tourne au ralenti après avoir été durement éprouvée par la pandémie.

Le gouverneur a indiqué avoir parlé au président américain mardi, pour lui demander de ne pas envoyer d'agents fédéraux à New York et lui assurer qu'il prendrait lui-même des mesures si nécessaire.

"Je suis inquiet, mais pas au point de déclarer un état d'urgence", a-t-il déclaré.

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