Muhammad Kirumira, qui se disait menacé de mort, a été abattu devant la porte de sa maison dans la banlieue de Kampala alors qu'il était accompagné d'une femme qui a également succombé à ses blessures, a déclaré le porte-parole Emillian Kayima.
"Les forces de police ougandaises sont très préoccupées par l'assassinant de l'assistant du surveillant général de la police Muhammad Kirumira à Bulenga la nuit dernière", a-t-il ajouté.
"Il était avec une femme qui n'était pas sa femme mais une connaissance et elle a égalément succombé à des blessures par balles à l'hôpital", a ajouté le porte-parole.
Il a déclaré que les meurtriers étaient arrivés devant le domicile du policier à bord d'une moto, un mode opératoire déjà utilisé dans le meurtre de l'assistant de l'inspecteur général de la police Andrew Kaweesi em mars 2018 tout comme dans celui d'un procureur en 2015 et dans d'autres assassinats.
M. Kirumira avait déclaré à plusieurs reprises à des médias ainsi qu'à d'autres officiers de police qu'il était menacé de mort.
Il avait été suspendu de ses fonctions de commandant de district en janvier après avoir accusé sur FGacebook ses collègues de corruption et de travailler avec des gangs criminels.
M. Kirumira avait été par la suite arrêté au cours d'une opération policière musclée à son domicile qui avait duré plus de cinq heures car il avait affiché une forte résistance à son arrestation.
Il attendait d'être fixé sur les charges pesant contre lui au moment où il a été assassiné.
En mars, le président Yoweri Museveni avait limogé le chef de la police et le ministre de la sécurité nationale face à une insécurité croissante dans le pays.
En juin, un député membre du parti au pouvoir, Ibrahim Abiriga, a été abattu avec son frère, également par des hommes arrivés en moto.
Ces meurtres n'ont été suivis d'aucune arrestation.
En juin, M. Museveni a ordonné que tous les députés devaient être escortés et protégés par des tireurs, une décision qui a divisé les députés et soulevé des questions sur son coût.
Le chanteur et opposant ougandais Robert Kyagulanyi, connu sous le nom de Bobi Wine, a réagi au meurtre de M. Kirumira depuis les Etats-Unis où il suit un traitement médical après avoir été selon lui torturé par les forces de police ougandaises.
"C'est très triste, c'est le pays (Ouganda) où nous vivons. Personne n'est en sécurité. Notre pays est en train de saigner. C'est très douloureux", a-t-il écrit dans un tweet.
M. Kyagulanyi, 36 ans, s'est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Il a été inculpé, au même titre que 32 coaccusés, à la suite d'un incident à Arua (nord) le 14 août au cours duquel des pierres ont été jetées sur le convoi de M. Museveni.
Avec AFP