Saoud ben Abdallah Al-Muajab, qui est arrivé dans la nuit de dimanche à lundi, doit notamment rencontrer le procureur général de la République à Istanbul Irfan Fidan qui dirige les enquêtes turques sur le meurtre de Khashoggi, selon Anadolu.
La visite du procureur saoudien survient deux jours après le rejet par Ryad de la demande d'extradition formulée par Ankara des 18 personnes arrêtées par les autorités saoudiennes dans le cadre de l'enquête sur le meurtre de Khashoggi.
Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien critique du pouvoir, a été tué le 2 octobre dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul où il s'était rendu pour obtenir un document lui permettant d'épouser sa fiancée turque.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il avait été tué au cours d'une opération soigneusement planifiée et exécutée par un commando de 15 agents saoudiens.
Dénonçant un "assassinat politique", le président turc a exhorté Ryad à extrader les suspects et à répondre à deux questions cruciales : où se trouve le corps de Khashoggi ? Qui a ordonné ce meurtre ?
Mais le chef de la diplomatie du royaume, Adel al-Jubeir, a rejeté samedi la demande d'extradition, affirmant que les suspects interpellés étaient des "citoyens saoudiens" et qu'ils seraient donc "poursuivis en Arabie saoudite".
Après avoir d'abord affirmé que le journaliste âgé de 59 ans avait quitté vivant le consulat, Ryad a reconnu qu'il était mort, mais a avancé plusieurs versions contradictoires qui laissent Ankara et les Occidentaux sceptiques.
Le gouvernement saoudien a ainsi tour à tour évoqué une "rixe" ayant mal tourné, puis un meurtre commis lors d'une opération qui n'était "pas non autorisée" et dont le pouvoir, à commencer par le puissant prince héritier Mohammed ben Salmane, n'était "pas informé".
La presse progouvernementale turque a toutefois impliqué plusieurs membres de l'entourage de "MBS".
Plus de trois semaines après le meurtre, les enquêteurs turcs s'efforcent de retrouver le corps de Khashoggi.
Après avoir fouillé une forêt proche d'Istanbul et une ville du nord-ouest de la Turquie, ils ont inspecté cette semaine à l'aide d'un robot les réseaux d'égouts autour du consulat saoudien.
Avec AFP