"Aujourd'hui, le secrétaire d'Etat (Mike) Pompeo désigne publiquement les individus suivants pour leurs rôles dans le meurtre de Jamal Khashoggi", écrit dans un communiqué la diplomatie américaine. Une interdiction d'entrée sur le sol américain qui s'applique également "aux membres de la famille proche" de ces individus.
Jamal Khashoggi, journaliste saoudien critique du régime, a été tué le 2 octobre dans le consulat d'Arabie saoudite à Istanbul par un commando d'agents venus de Ryad. Un assassinat qui avait suscité une forte indignation sur la scène internationale et profondément terni l'image du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Après avoir reçu un compte-rendu de la CIA, le Sénat américain avait unanimement considéré ce dernier comme "responsable" du meurtre, mais les autorités saoudiennes ont exclu toute implication.
L'administration de Donald Trump a elle assuré ne disposer d'aucune preuve irréfutable mettant directement en cause "MBS", indignant jusque dans ses rangs républicains pour sa mansuétude à l'égard du puissant prince héritier. Le président américain n'a jamais caché son intention de préserver l'alliance stratégique avec Ryad, qu'il juge indispensable.
Le Congrès américain menace de son côté de prendre de nouvelles sanctions plus sévères contre le régime saoudien.
Les mesures punitives annoncées lundi ne sont toutefois pas les premières de la part des Etats-Unis en réaction au meurtre de M. Khashoggi. En novembre, Washington avait annoncé des sanctions financières ciblées contre 17 responsables saoudiens soupçonnés d'être impliqués.
Parmi les individus interdits lundi d'entrée sur le territoire américain figure Saud al-Qahtani, ancien conseiller de Mohammed Ben Salmane à la Cour royale, dont le nom apparaissait déjà sur la liste des personnes sanctionnées en novembre. Maher Mutreb, présenté par Washington comme un "subordonné" de M. Qahtani, est également présent sur les deux listes.
La profonde colère des parlementaires américains provoquée par l'assassinat de M. Khashoggi a aussi conduit à une rare union entre démocrates et certains républicains sur la guerre au Yémen.
Le Congrès a approuvé le 4 avril une résolution exhortant Donald Trump à arrêter tout soutien à la coalition saoudienne dans ce conflit, infligeant un sévère camouflet au président, qui va probablement mettre son veto.
Avec AFP