Laurent Gbagbo a été chassé du pouvoir en avril 2011 et qui se retrouve depuis novembre de la même année dans une cellule de la CPI, la Cour pénale internationale.
Six ans que Laurent Gbagbo est en prison. Comment le fils vit-il cette détention ?
"Je pense qu'en tant que son fils, j'ai une grande responsabilité face aux Ivoiriens. Je ne dois pas dire n'importe quoi, des mots qui jettent de l'huile sur le feu, car la situation est toujours instable. Il y a eu des milliers de morts, des disparus et d'exilés, des centaines de prisonniers. De part et d'autre, il y a des sentiments négatifs. Nous devons ensemble travailler à ce que le pays se réconcilie. Il ne faut pas penser qu'il y a d'un côté les saints et de l'autre, les démons ou les méchants. Nous sommes tous responsables et il nous faut nous réconcilier."
Né le 24 septembre 1969 à Lyon d’une mère française, il a vu ses parents se séparer. Michel a suivi son père, longtemps dans l'ombre de ce dernier, avant d'être propulsé au devant de l'actualité à la faveur de la crise post électoral de 2010 et 2011.
Arrêté en même temps que son père en avril 2011, il est conduit à Bouna dans le nord-est du pays. Il y séjourne deux ans. En liberté provisoire, Michel organise la résistance auprès des cadres du parti.
"Est ce moi qui m'intéresse à la politique ou la politique qui s'intéresse à moi ? C'est comme si vous demandez au fils d'un joueur d'échecs depuis quand il s'intéresse au jeu d'échecs. J'ai toujours vécu dans le milieu politique. Il faut se mobiliser pour poursuivre le combat de Laurent Gbagbo et obtenir son retour au pays", explique-t-il.
Il faut se mobiliser pour poursuivre le combat de Laurent Gbagbo et obtenir son retour au pays".Laurent Gbagbo, fils de l'ancien président
"Pour les ambitions, je pense que pour le moment tout cela est superfétatoire. Ce qui importe, c'est la vie démocratique, avoir des institutions fortes, une bonne commission électorale, une justice indépendante, etc. C'est ce qui est fondamental", confie-t-il.
Jean Marie Kouassi Ahoussou est éditorialiste ivoirien. Il connaît bien Michel Gbagbo. Un homme qui, selon lui, est bien différent d'un Joseph Kabila ou d'un Karim Wade, ces fils de présidents habités par l’impérieux désir du pouvoir.
"Michel est quelqu'un qui a ses convictions. Il ne veut pas être considéré comme "le fils de". Tout le monde l'a vu se battre pour obtenir ce qu'il veut. Son père était président, mais on ne l'a jamais vu rouler carrosse à Abidjan ou fumant cigare", raconte-il.
"Il veut pérenniser l'œuvre de son père, se battre pour la survie du FPI et obtenir la libération de Laurent Gbagbo. Il n'est pas dans les guerres de positionnement au sein du FPI. Il n'est pas sur les traces de Joseph Kabila, Karim Wade ou Ali Bongo. Je l'admire vraiment pour la vie modeste qu'il mène."
Michel Gbagbo est enseignant de psychologie à la Faculté de Criminologie de l'université de Cocody. Interdit de sortir du pays, il n'a jusque-là eu aucun contact direct avec son père.
Georges Ibrahim Tounkara, corresponant à Abidjan