Les musiques africaines sont parmi "les plus influentes dans le monde, mais elles ne représentent que 2% du marché mondial", a souligné Alexandre Deniot, directeur du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale).
Le Midem, qui se tiendra à Cannes (France) du 5 au 8 juin, a organisé cette année une tournée africaine (Johannesburg, Lagos, Abidjan, Brazzaville) pour faire un état des lieux, "permettre aux professionnels de se rencontrer" et aider les "acteurs internationaux à comprendre l'Afrique".
"L'Afrique est un volcan artistique. Il y a eu des éruptions avec de grands artistes qui ont émergé à l'international mais globalement, on sent qu'il pourrait y en avoir beaucoup, beaucoup plus. Il y a un réservoir. L'Afrique n'a pas exprimé son potentiel", a assuré M. Deniot.
L'écosystème musical africain se heurte notamment à une faiblesse des revenus qui fragilise ou bride la création.
Pour pallier ce problème, il faut "notamment organiser et structurer le marché. Il faut de la formation pour que les rôles (métiers) de base du milieu soit clairs. Il y a aussi un grand travail à faire sur la protection des droits", a souligné M. Deniot.
Le milieu est cependant optimiste. Ainsi, selon des chiffres cités lors du forum, les revenus du streaming audio qui représente aujourd'hui 50 millions de dollars pour l'Afrique et le Moyen Orient, pourraient passer à près de 90 millions de dollars d'ici trois ans.
Avec une population de moins de 30 ans qui va dépasser 500 millions de personnes et "qui a un fort appétit de musique", une connectivité internet associée aux smartphones et "l'explosion du digital" qui permet des enregistrements (et diffusion) à bas coûts, l'Afrique peut devenir un pôle important de la production musicale, a conclu M. Deniot.
Avec AFP