"Nous avons constaté une baisse du nombre de personnes quittant la Libye pour l'Europe cette année, de l'ordre de 20%" jusqu'à présent par rapport à la même période de 2016, a précisé Enrico Credendino, commandant de la force navale européenne en Méditerranée (Sophia), lors d'une conférence de presse à bord du navire Cantabria au port de la Goulette, près de Tunis.
Cet été, la diminution a atteint 75% par rapport à la même période en 2016. Le nombre des migrants clandestins ayant péri en mer "a également baissé, surtout pendant l'été" avec un recul de 60%, a-t-il ajouté.
Selon la même source, cette baisse s'explique notamment par le soutien apporté aux gardes-côtes libyens, qui ont reçu quatre patrouilleurs italiens et des formations de l'opération Sophia.
"Avec la formation que nous avons effectuée, ils sont désormais capables de patrouiller de façon plus efficace les eaux territoriales, pour combattre tous types de crime et également sauver des vies", a affirmé le commandant.
Des défenseurs des droits de l'Homme se sont toutefois inquiété à plusieurs reprises des conditions dans lesquelles les migrants sont détenus après leur interception par les gardes-côtes libyens.
L'ambassadeur de l'UE, Patrice Bergamini, a appelé de son côté la Tunisie, "pays voisin immédiat de la Libye" ayant un "savoir-faire" en terme d'immigration, à soutenir l'opération Sophia.
Cette mission européenne a été lancée par l'UE en 2015, après une série de naufrages dramatiques, pour s'attaquer aux passeurs de migrants en Méditerranée. Son mandat avait ensuite été élargi pour qu'elle puisse former, en mer et sur terre, des gardes-côtes libyens.
Elle contribue aussi à la mise en oeuvre de l'embargo des Nations unies sur les armes au large des côtes libyennes. Son mandat, qui arrivait à échéance fin juillet, a été amendé par le Conseil, l'instance regroupant les pays de l'UE.
Cette mission, qui affirme avoir intercepté 117 passeurs et saisi 482 de leurs bateaux, a été critiquée pour avoir échoué à véritablement stopper les trafiquants d'êtres humains.
Avec AFP