L'information a été corroborée par un haut responsable de l'aéroport de Conakry. Il s'agit du premier vol de rapatriement depuis le discours il y a une semaine du président tunisien Kais Saied, qui a annoncé des "mesures urgentes" contre l'immigration clandestine de ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne.
Il avait affirmé que leur présence en Tunisie était source de "violence, de crimes et d'actes inacceptables". Dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi, la présidence guinéenne avait précisé que le chef de la diplomatie, Morissanda Kouyaté, avait été dépêché en Tunisie dans un avion affrété par la junte au pouvoir "pour aller urgemment au secours des Guinéens".
Un grand nombre des 21.000 migrants originaires de pays d'Afrique subsaharienne recensés officiellement en Tunisie, pour la plupart en situation irrégulière, ont perdu du jour au lendemain leur travail (généralement informel) et leur logement. D'autres ont été arrêtés pour des contrôles policiers et certains ont témoigné avoir été physiquement agressés.
Cette situation a provoqué l'afflux de dizaines de migrants vers leurs ambassades, en particulier la Côte d'Ivoire et le Mali afin de repartir dans leurs pays. Plusieurs Etats d'Afrique subsaharienne ont annoncé des rapatriement pour les volontaires. Mais l'organisation de ces vols retours est retardée par les "pénalités que doivent payer les personnes ayant dépassé les délais de séjour" qui dépassent souvent les 1.000 euros, a indiqué un diplomate ivoirien.