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Le nombre de migrants morts dépasse le millier en Méditerranée centrale


Des migrants transportés à bord d’un bateau de l’armée libyenne après avoir été secourus près de la côte de Misrata, Libye, 3 mai 2015.
Des migrants transportés à bord d’un bateau de l’armée libyenne après avoir été secourus près de la côte de Misrata, Libye, 3 mai 2015.

Le nombre de migrants morts depuis janvier en Méditerranée en tentant la traversée vers l'Italie dépasse le millier après un nouveau drame survenu durant le week-end pascal, selon le HCR.

Quelque 8.500 migrants ont été secourus pendant le week-end de Pâques mais, selon des survivants, une centaine d'autres aurait perdu la vie, a indiqué le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

"Cette ultime tragédie porte à 1.073 le nombre de morts ou disparus en Méditerranée centrale depuis le début de l'année", a affirmé à l'AFP un porte-parole du HCR, Federico Fossi.

L'an dernier à la même période, 853 personnes avaient trouvé la mort ou ont été portées disparues en tentant la traversée de la Méditerranée à bord d'embarcations de fortune le plus souvent surchargées. Au total, plus de 5.000 personnes sont mortes ou disparues en 2016, selon le dernier décompte de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le beau temps a favorisé les départs pendant le week-end de Pâques et 73 opérations de sauvetage ont été nécessaires pour venir en aide à quelque 8.500 personnes.

Un remorqueur italien, l'Asso 29, a débarqué mardi 1.170 d'entre eux à Vibo Valentia, en Calabre (sud), des familles venues de Syrie, Bangladesh et de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne.

"Certains de ceux arrivés à Vibo Valentia nous ont raconté qu'une centaine de personnes avaient perdu la vie pendant la traversée", a déclaré ce porte-parole, soulignant que souvent dans ce genre de situations, il était "difficile d'avoir des détails précis sur ce qui s'est produit".

Depuis le début de l'année, quelque 36.700 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes après avoir été secourues en mer, selon le dernier décompte de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), soit une hausse de près de 45% par rapport à l'an dernier.

Selon l'Unicef, quelque 150 enfants font partie des morts ou des disparus en Méditerranée, un chiffre probablement en dessous de la vérité, beaucoup de mineurs voyageant seuls sans que leur mort ne soit rapportée.

L'Italie s'est efforcée récemment de fermer la route de la Méditerranée centrale en signant un accord de coopération avec le gouvernement d'union nationale basé à Tripoli, mais sa mise en oeuvre a été suspendue par un tribunal de la capitale libyenne.

Le ministre italien de l'Intérieur Marco Minniti a promis vendredi de mettre une dizaine de bateaux à disposition des garde-côtes libyens pour faire de ces derniers "l'unité la plus puissante d'Afrique du nord".

Mais beaucoup doutent en Italie de l'efficacité de cette mesure dans un pays où plusieurs milices s'affrontent pour le contrôle du territoire. Les organisations humanitaires ont également critiqué le retour des migrants, interceptés en mer par ces garde-côtes vers la Libye où ils sont le plus souvent enfermés dans des centres de détention et où beaucoup sont victimes de violences, y compris sexuelles.

Avec AFP

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