"Nous en avons parlé aujourd'hui, mais on n'a parlé ni de date ni d'heure", a dit M. Ratas à la radio-télévision publique ERR.
Les batteries Patriot lancent des missiles sol-air qui peuvent intercepter des missiles ou des avions.
"Nous avons évoqué les manoeuvres (russes) à venir à proximité de la frontière estonienne (...). Et la manière dont l'Estonie, les Etats-Unis et l'Otan doivent les surveiller et échanger leurs informations", a ajouté le Premier ministre.
Quant à M. Pence, il s'est borné, en parlant aux journalistes, à des généralités.
"Le président Trump m'a envoyé en Europe avec un très simple message. C'est que 'l'Amérique d'abord' ne veut pas dire 'l'Amérique seulement', a-t-il dit dans une interview à l'envoyée spéciale de Fox News. Notre message aux pays baltes et mon message lors des visites en Géorgie et au Monténégro sera le même: à nos alliés ici en Europe de l'Est, nous sommes avec vous, nous sommes à vos côtés pour les libertés. C'est un grand honneur d'être à vos côtés".
Le vice-président américain a réaffirmé devant la presse l'attachement de Washington à l'article 5 de la charte de l'Otan - une attaque contre un membre de l'Alliance est considérée comme une attaque contre tous - et a félicité l'Estonie pour la présence de ses militaires en Irak et en Afghanistan, rappelant que ce pays était l'un des six membres de l'Otan qui remplissent l'objectif consistant à dépenser au moins 2% du PIB pour leur défense.
Dans presque toutes ses réponses, M. Pence a cité le président Trump. En serrant quelques mains de passants sur une place du centre historique de Tallinn, il l'a fait à nouveau. Salué par un touriste français, il a rappelé la présence de M. Trump à Paris le 14 juillet, en répondant à un Polonais, il a souligné que son chef avait visité récemment Varsovie.
La visite de M. Pence en Estonie est la première étape d'une tournée destinée à rassurer les trois pays baltes, frontaliers de la Russie, qui souhaitent le renforcement de la présence militaire américaine chez eux.
Selon une source militaire estonienne, le déploiement sur leur sol de batteries antimissiles Patriot est l'un des objectifs des trois pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie). Une telle batterie a récemment été déployée en Lituanie, mais seulement le temps d'un exercice.
Les pays baltes et la Pologne, tous frontaliers de la Russie, craignent une éventuelle attaque russe et l'Alliance atlantique est en train de déployer quatre bataillons multinationaux dans ces pays d'Europe de l'Est.
La Russie de son côté accuse l'Otan de vouloir l'encercler.
M. Pence doit rencontrer lundi à Tallinn la présidente estonienne Kersti Kaljulaid et ses homologues lituanienne Dalia Grybauskaïte et letton Rajmonds Vëjonis.
Quatre bataillons
Il s'adressera ensuite aux soldats de l'un des quatre bataillons de la force Enhanced Forward Presence, déployés par l'Otan en Europe de l'Est pour répondre aux craintes suscitées par l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et le conflit dans l'est de l'Ukraine.
Lundi soir, M. Pence devrait tenir un discours similaire à Tbilissi au président géorgien Guirgui Markvelachvili et le lendemain au Premier ministre, Guirgui Kvirikachwili.
Des assurances sur le soutien des Etats-Unis à la souveraineté et à l'intégrité territoriale du pays seront bienvenues. D'autant plus que la Géorgie n'est pas membre de l'Otan et que les souvenirs de la guerre russo-géorgienne d'août 2008 restent vifs.
Pour l'illustrer, le vice-président américain rencontrera mardi des soldats américains et géorgiens participant à l'exercice Noble Partner 2017.
Ces exercices conjoints, les plus importants à ce jour entre les deux pays, ont débuté dimanche avec la participation de 800 soldats géorgiens et 1.600 soldats américains.
M. Pence se rendra ensuite au Monténégro, petit pays slave orthodoxe sur l'Adriatique qui a adhéré à l'Otan le 5 juin dernier.
Avec AFP