Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a assisté samedi à Doha, au Qatar, aux négociations de paix historiques entre le gouvernement d'Afghanistan et les talibans.
Ces discussions s'annoncent laborieuses en raison des profondes divergences entre les deux camps.
La cérémonie a été ouverte par le chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, auquel a succédé le négociateur du gouvernement afghan, l'ancien chef de l'exécutif Abdullah Abdullah.
Celui-ci a appelé à un "cessez-le-feu humanitaire". "Notre pays se souviendra de ce jour comme de celui de la fin de la guerre et des souffrances de notre peuple", a-t-il espéré.
Une revendication soutenue par l'Union européenne, qui dans un communiqué a demandé un arrêt des combats "immédiat (...), national et inconditionnel", mais rapidement contredite par l'émissaire américain pour la paix en Afghanistan, l'ambassadeur Zalmay Khalilzad.
Les négociations "conduiront" à un cessez-le-feu, qui n'est pas un préambule des pourparlers, a-t-il rappelé lors d'une conférence de presse à Doha.
Ces négociations, retardées de six mois en raison de désaccords profonds sur un échange de prisonniers, interviennent au lendemain du 19e anniversaire des attentats du 11 septembre 2011, qui ont entraîné l'intervention internationale menée par les Etats-Unis ayant chassé les talibans du pouvoir en Afghanistan.
Les deux camps doivent trouver un moyen "de faire aller le pays de l'avant (...) et accéder aux demandes des Afghans: un pays réconcilié avec un gouvernement qui reflète une nation qui n'est pas en guerre", a déclaré vendredi M. Pompeo.
Les discussions se déroulent dans une salle de conférence de l'hôtel de luxe ayant accueilli en février la signature de l'accord historique entre Washington et les talibans, qui a ouvert la voie aux pourparlers. Ce texte avait entériné le départ des forces étrangères d'Afghanistan d'ici mi-2021 en échange de vagues garanties talibanes, dont la tenue de ce "dialogue interafghan".