Les nouvelles victimes de mines, qu'elles soient d'origine industrielle ou artisanale ou qu'il s'agisse de munitions non explosées, "a augmenté de presque 25% en un an, passant de 6.967 victimes en 2015 à 8.605 victimes" l'an dernier, souligne l'Observatoire des mines dans son rapport 2017, dévoilé par Handicap International, ONG co-fondatrice de l'Observatoire.
Le nombre de victimes a augmenté de 150% entre 2013 (3.450 tués ou blessés) et 2016, année au cours de laquelle les victimes étaient à 78% des civils, dont 42% d'enfants, s'alarme Handicap International dans un communiqué publié à Paris.
Vingt ans après l'adoption du traité d'Ottawa bannissant les mines antipersonnel (décembre 1997), l'ONG affirme que ce bilan est "le plus lourd enregistré par l'Observatoire depuis la publication de son premier rapport annuel en 2000", où 9.228 victimes avaient été recensées pour l'année 1999.
Le rapport pointe des bilans "particulièrement lourds" en Afghanistan, en Libye, en Syrie, en Ukraine et au Yémen, où des conflits font rage.
En outre, "des groupes non étatiques ont également utilisé des mines antipersonnel, dont des mines de fabrication artisanale, dans au moins neuf pays: Afghanistan, Inde, Irak, Birmanie, Nigeria, Pakistan, Syrie, Ukraine et Yémen".
"Après 15 ans de baisse quasi continue, la multiplication par 2,5 du nombre annuel de nouvelles victimes depuis 2013 représente un retour en arrière inacceptable. Nous devons rappeler sans relâche que la guerre ne justifie pas tout", souligne Thomas Hugonnier, responsable des opérations de déminage de Handicap International.
Si ces chiffres sont élevés, ils restent toutefois bien en deçà de ceux enregistrés avant l'entrée en vigueur du traité d'Ottawa (1999), dont 162 Etats sont parties, quand le nombre de victimes atteignait les 25.000 personnes par an.
Avec AFP