"Soutenez le Dr. Elliot et sa femme qui aident les gens depuis plus de 40 ans à Djibo", peut-on lire sur la photo de couverture du compte où le médecin apparaît en tenue chirurgicale, penché au-dessus d'un patient. Cheveux et barbe blancs, les bras croisés sur une chemise bleue ciel, il affiche un visage avenant sur sa photo de profil.
"Je soutiens le Dr. Ken Elliot - Burkina Faso": ces mots sont écrits dans un cœur frappé des couleurs rouge et verte burkinabè sur la photo du médecin enlevé.
Cette page Facebook (Djibo soutient Dr. Ken Elliot) suivie par plus de 4.000 personnes pour le moment a été ouverte après le rapt du couple. Leur enlèvement a provoqué une vive émotion au Burkina où les réseaux sociaux ont joué un rôle important dans la mobilisation qui a conduit au renversement en octobre 2014 du régime Blaise Compaoré, après 27 ans de pouvoir sans partage.
Une dizaine de photos ont également été publiées sur cette page montrant un important rassemblement d'étudiants en tenue scolaire, brandissant des cartons où l'on peut lire "Libérez Elliot".
Sur une autre photo, un enfant burkinabè tient entre ses mains un dessin montrant un cheval blanc en train de catapulter dans les airs un personnage représentant un terroriste, vêtu de noir avec son fusil d'assaut, avec pour légende: "Même pas peur! Pour le Faso, nous vaincrons!".
Le médecin et son épouse ont été enlevés dans le nord du Burkina Faso, un rapt revendiqué samedi auprès de l'AFP par un responsable du groupe djihadiste malien Ansar Dine.
Selon les autorités burkinabè, le couple a été kidnappé à Baraboulé, frontalière du Niger et du Mali.
Les deux Australiens vivaient à Djibo, près de Baraboulé, depuis 1972, a indiqué à l'AFP un habitant, Moumouni Tamboura. Selon une source gouvernementale, tous deux sont octogénaires et originaires de Perth (sud-ouest de l'Australie).
L'annonce du double rapt ainsi que sa revendication sont intervenues quelques heures après une attaque djihadiste meurtrière (30 morts) au cœur de la capitale Ouagadougou.
Avec AFP