"C'était loin d'être parfait, mais c'était un match typique de Liverpool, très excitant", a jugé le coach allemand, son inaltérable sourire vissé au visage, après le match.
"Que l'on ait du caractère, je serais le dernier à en être surpris. C'est pour ça que je n'étais pas démesurément inquiet au moment du 3-3. Je savais que l'on aurait notre période à nouveau", a-t-il assuré.
Après la défaite initiale à Naples, prendre trois points était capital pour le tenant du titre.
Mais le coup est passé près, face à une équipe de Salzbourg un peu intimidée lors des 35 premières minutes mais libérée par le but du 3-1 et qui a ensuite démontré tout sa qualité.
Heureusement pour les Reds, le match de mercredi a sonné le réveil de son trio offensif qui l'a porté à bout de bras, bien aidé par la prestation XXL de Fabinho, également comme métronome dans l'entrejeu.
- Salah et Mané ne boudent plus -
Mohamed Salah ressort forcément du lot avec son doublé. L'Égyptien qu'on disait affecté, comme Sadio Mané, par le fait qu'ils n'aient pas été distingués parmi les joueurs de l'année par la Fifa, s'est trouvé à point nommé pour valoriser deux têtes de Roberto Firmino, l'une repoussée par le gardien, l'autre pour une déviation parfaite.
Le Brésilien, peut-être le moins décevant du trio d'attaquants depuis le début de la saison, a aussi mis sur orbite Mané sur un une-deux pour permettre au Sénégalais d'ouvrir le score contre son ancien club.
Et que dire du troisième but ! Un résumé du football à la Klopp: audace, détermination, vitesse, précision et le latéral gauche, parti de sa position de base, se retrouve en cinq passes dans les six mètres adverses pour marquer.
"On a fait tellement de bonnes choses qu'on ne peut pas perdre complètement confiance en nous dans les moments difficiles", a plaidé Klopp, qui doit une fière chandelle à ses leaders offensifs.
Pour autant, le technicien allemand n'est pas dupe, la remontée de Salzbourg est "une leçon très importante dont nous devons apprendre".
Certaines de ses phrases, même prononcée en souriant, sont dures.
"Notre principale erreur c'est d'avoir perdu le contrôle du match pendant quelques minutes et ça ne devrait pas arriver. Il ne faut pas montrer untel ou untel du doigt, c'est de la faute de personne en particulier. C'est parce que nous n'avions plus une approche collective (du match) et dans le football, c'est ce qui vous complique la vie", a-t-il détaillé.
- "On a ouvert la porte..." -
Or, cette "approche collective" est justement ce qui a fait la force de Liverpool la saison dernière, cette capacité à savoir à tout moment du match ce que chacun doit faire.
À 3-0, "le problème a été (de gérer) notre humeur. Il y a quelques joueurs qui voulaient plus contrôler le match, d'autres qui voulaient continuer à mettre du rythme, mais on n'y était plus défensivement. Par exemple sur les deuxièmes ballons, on n'était plus bon", a-t-il détaillé.
Ces derniers temps, les prestations inachevées en seconde période à Chelsea et à Sheffield avaient déjà laissé un petit arrière-goût d'excès de confiance.
Le gros trou d'air contre Salzbourg doit aussi être un signal d'alarme. "Je savais avant (ce match) que nous devions nous améliorer, mais maintenant tout le monde le sait", a admis Klopp.
Si sur la scène domestique, avec leurs 7 victoires en autant de journées, les Reds ont de la marge, sur la scène continentale, ce ne sera pas toujours le cas.
"On a ouvert la porte de ce match à Salzbourg et il s'en est servi. C'est ce que toutes les équipes feront", a averti Klopp.