Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté fin juin une résolution qui diminuera de 30% le nombre de forces constituant la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) malgré les réticences des organisations de défense des droits de l'Homme.
"C'est un fait qu'il y a beaucoup moins de combats au Darfour", a indiqué Jean-Pierre Lacroix, le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, de passage à Khartoum dans le cadre d'une visite au Soudan et au Soudan du Sud.
Les Casques bleus restant seront concentrés dans la région montagneuse du Jebel Marra, à cheval sur trois Etats du Darfour et où la situation est "compliquée et plus tendue", a-t-il dit.
Le Darfour est en proie depuis 2003 à un conflit entre une minorité ethnique rebelle et le pouvoir central, dominé par les Arabes.
Cette guerre a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU, et vaut au président Omar el-Béchir d'être visé par deux mandats d'arrêt internationaux pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Déployée en 2007, la Minuad compte environ 16.000 Casques bleus chargés de protéger les populations civiles.
Cette baisse dans les effectifs de la Minuad intervient alors que les Etats-Unis veulent réduire leur financement des Nations unies, notamment leur participation au budget des opérations de maintien de la paix, dont ils sont le premier contributeur.
Du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, les Nations unies dépenseront 7,3 milliards de dollars pour ces opérations, soit une baisse de 7,2% par rapport à l'exercice précédent.
Des groupes de défense des droits de l'Homme ont prévenu que le conflit au Darfour était loin d'être terminé et que le retrait de Casques bleus laissera de nombreux secteurs de la province sans aucune protection internationale.
Khartoum, qui fait pression depuis des mois pour le retrait des Casques bleus du Darfour, estimait au début du mois que la décision de l'ONU de réduire la voilure de la Minuad montrait que le conflit dans cette région était désormais un "chapitre clos".
Avec AFP