Le syndicat FNV "veut, avec un travailleur bangladais, amener la Fifa devant la justice pour exiger qu'une fin soit mise à cet esclavage moderne", a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le syndicat a dressé un ultimatum: "la Fifa a trois semaines pour réagir à cette demande, après quoi un procès sera ouvert au tribunal de Zurich", où se trouve le siège de la Fédération.
Cette convocation intervient après que des organisations ont accusé le Qatar de violer les droits de plus de 5.000 travailleurs chargés de construire les bâtiments destinés à accueillir la Coupe du monde de football.
Amnesty International a publié en mars un rapport dénonçant des abus flagrants que subissent les travailleurs au stade Khalifa.
Originaires majoritairement du Bangladesh, d'Inde et du Népal, certains n'ont pas été payés pendant des mois et ont été logés dans des "camps sordides". Selon le rapport, la plupart ont vu leurs passeports confisqués.
L'un d'eux est Nadim Shariful Alam, 21 ans, membre de la branche internationale du FNV et co-plaignant de la plainte potentielle de ce syndicat aux 1,1 million de membres.
Attiré au Qatar, le jeune homme a dû payer près de 4.000 euros à un recruteur.
"En échange, il a passé un an et demi comme un esclave moderne à décharger des cargos, il vivait dans des circonstances épouvantables avec des milliers d'autres travailleurs", rapporte la FNV, réclamant pour lui 10.000 euros de dédommagement. "Son patron décidait de sa vie, il avait dû remettre son passeport."
Le syndicat, qui assure agir aussi au nom de milliers d'autres travailleurs, veut que la Fifa, en tant qu'organisateur du Mondial, "prenne ses responsabilités et mette fin à l'exploitation des ouvriers".
Les conditions des travailleurs étrangers constituent l'un des volets de la polémique existante depuis l'attribution, fin 2010, de l'organisation du Mondial-2022 au Qatar.
Le petit pays du Golfe, qui avait promis dès 2014 d'améliorer les conditions de travail, dénonce "l'image trompeuse" projetée par Amnesty.
La Fifa a confirmé lundi avoir reçu la lettre, ajoutant "n'avoir reçu aucune convocation de la part de la justice à ce sujet".
Son président Gianni Infantino avait annoncé en avril qu'un comité de surveillance serait mis en place pour veiller aux conditions de travail.
Avec AFP.