"Pour les victimes du génocide, c'est une grande déception, bien sûr", a réagi auprès de l'AFP Alain Gauthier, cofondateur du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), une association oeuvrant pour la traduction en justice des suspects du génocide.
"Le plus grand souhait des rescapés, c'est que les tueurs soient jugés. Il n'y a que la justice qui peut leur apporter un petit peu de réconfort, et lorsqu'un responsable du génocide est jugé, leur honneur leur est rendu", a-t-il expliqué.
"Nous sommes déçus qu'il soit parti sans livrer tous ses secrets", a renchéri Etienne Nsanzimana, président d'Ibuka-France, une association de soutien aux victimes. "Il aurait pu donner des informations sur d'autres personnes impliquées dans le génocide, sur les endroits où sont enterrées des victimes...", a-t-il souligné.
Augustin Bizimana, l'un des principaux fugitifs poursuivis par la justice internationale, est décédé il y a près de 20 ans au Congo, a annoncé vendredi le Mécanisme des tribunaux pénaux internationaux (MTPI) basé à La Haye.
Accusé d'avoir été l'un des hauts commanditaires du génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis au Rwanda, Augustin Bizimana, ex-ministre de la Défense, a été inculpé en 1998 par le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) pour 13 chefs d'accusation, dont génocide, extermination, meurtre et autres actes inhumains.
L'annonce de sa mort intervient moins d'une semaine après l'arrestation en France de Félicien Kabuga, financier présumé du génocide rwandais, qui était en cavale depuis 25 ans.
Le dernier principal accusé toujours en fuite est Protais Mpiranya, ancien commandant du bataillon de la Garde présidentielle des forces armées rwandaises.
Le génocide au Rwanda en 1994 a fait 800.000 morts, essentiellement des Tutsis.