Un attentat-suicide a eu lieu samedi 21 novembre dans le nord du Cameroun.
Selon l'AFP, qui cite le gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, cinq civils sont morts lors de cette attaque, dont un chef traditionnel.
Quatre femmes kamikazes se sont fait exploser dans les environs de Fotokol, dans l'Extrême-Nord du Cameroun, indique l'AFP.
Une première femme kamikaze s'est fait exploser dans la maison du chef traditionnel de Leymarie, petit village camerounais situé en périphérie de Fotokol, tout près de la frontière avec le Nigeria, le tuant sur le coup avec quatre membres de sa famille, a annoncé à l'AFP le gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari.
Trois autres femmes kamikazes se sont fait exploser à proximité dans les minutes qui ont suivi, sans toutefois faire de victimes, a-t-il ajouté.
Comité de vigilance
D'après une source sécuritaire camerounaise jointe à Fotokol, les quatre kamikazes étaient "des jeunes filles âgées d'une quinzaine d'années".
"La première kamikaze s'est fait exploser chez le chef. Les trois autres progressaient vers l'intérieur de la ville de Fotokol lorsqu'elles ont été repérées par des membres du comité de vigilance", groupe d'autodéfense composé d'habitants de la ville, a expliqué cette source.
Les trois jeunes femmes se sont alors "fait exploser à leur tour, mais aucun civil n'a été tué", a confirmé cette source, qui fait état de 10 blessés lors de la première explosion.
Le gouverneur assure de son côté que "l'armée s'est déployée très vite dans la zone". "Dès la première explosion, nos militaires (stationnés à Fotokol) ont tiré en l'air. Cela a dû décourager les trois autres kamikazes", estime-t-il.
D'après M. Bakari, "c'est la première fois qu'une kamikaze se fait exploser dans une chefferie. Nous pensons qu'ils (Boko Haram) sont en train de changer de stratégie parce que nous avons pris des mesures drastiques pour sécuriser les lieux de forte affluence qui étaient ciblés par les kamikazes (écoles, marchés, mosquées et buvettes)".
"Nous allons devoir changer de stratégie face à cette nouvelle méthode" qui cible des lieux privés, a-t-il affirmé, précisant que certains comités de vigilance venaient d'être équipés de détecteurs de métaux et fournissaient un "appui considérable" notamment en matière de renseignement.
Pas encore de revendication
L'attaque de samedi n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais les soupçons se tournent vers Boko Haram, qui a régulièrement recours à des jeunes filles pour mener ses attentats-suicides.
Fotokol est régulièrement la cible d'attaques transfrontalières de Boko Haram, secte islamiste nigériane qui a prêté allégeance à l'organisation Etat islamique. Ainsi, le 9 novembre, trois civils avaient été tués au cours de l'attentat-suicide mené par deux femmes kamikazes près d'une mosquée à Fotokol.
Au total, plus de 100 personnes ont péri dans une vingtaine d'attentats attribués aux islamistes nigérians depuis le mois de juillet.
Boko Haram, en lutte armée depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria, a étendu ses actions ces derniers mois aux pays voisins - Cameroun, Tchad, Niger -, et transformé la région frontalière du lac Tchad en zone de guerre, selon les termes du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Avec AFP et Reuters